En Inde, des écoliers payent leur scolarité avec des déchets en plastique

Akshar est une école indienne pas comme les autres. Dans cet établissement d'un nouveau genre, les enfants âgés de cinq à quinze ans peuvent payer leur scolarité grâce à des déchets en plastique.
par
Clement
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L'éducation est loin d'être garantie en Inde. De nombreux enfants ne peuvent pas aller à l'école car leurs parents comptent sur leur travail pour sortir de la pauvreté. Ils se retrouvent donc souvent à devoir travailler au lieu de pouvoir étudier. D'après les chiffres de l'Unicef, seul un enfant indien sur deux aurait d'ailleurs accès à un enseignement de niveau secondaire.

C'est face à ce constat que Parmita Sarma et Mazin Mukhtar ont fondé Akshar en 2016, comme le rapporte Positivr. Leur but était de proposer un système éducatif qui ait du sens, que ce soit au niveau économique ou environnemental. "Un de notre premier défi était de convaincre les villageois locaux d'envoyer leurs enfants à l'école, alors que la plupart d'entre eux travaillaient," expliquent-ils à The Better India. Un autre enjeu était de lutter contre les déchets de plastique. En arrivant sur place, le couple a découvert avec effroi que de nombreuses familles brûlaient en effet du plastique l'hiver pour se réchauffer, s'exposant de cette manière a des fumées nocives pour la santé et l'environnement.

25 déchets par semaine

Pour lutter contre ce phénomène, chaque enfant est obligé d'amener jusqu'à 25 déchets en plastique recyclable par semaine à l'école, dans le but de les réutiliser pour créer de nouvelles infrastructures pour l'école. En échange, les cours sont dispensés gratuitement. "Nous avons reçu de nombreuses réponses positives. Beaucoup de familles participent aujourd'hui au cycle de recyclage et mettent des affiches de sensibilisation devant leur maison."

Et pour que les familles s'y retrouvent aussi financièrement, les élèves plus âgés peuvent également travailler en tant que tuteurs pour les plus jeunes. Ils reçoivent alors une petite rémunération, ce qui encourage les parents à les laisser à l'école.

Preuve de son succès, l'école, qui n'accueillait que 20 élèves il y a trois ans, en compte aujourd'hui plus de 100. Le couple à la base du projet espère ouvrir des établissements de ce type partout dans le pays dans les cinq prochaines années.