La montée du Vlaams Belang agite les partis francophones

La vague brune qui a déferlé sur le nord du pays inquiète les politiques francophones. Le PS pointe du doigt le MR, qui leur renvoie la balle.
par
Camille
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Alors qu'en Flandre, quelques élus souhaitent mettre un terme au cordon sanitaire afin de former des alliances avec le Vlaams Belang de Tom Van Grieken (voir p. 4), les élus francophones se sont montrés catégoriques: pas question pour eux de transgresser avec l'extrême droite, qui va entrer en force au Parlement fédéral. Et ce, même si le score cumulé de la droite et de l'extrême-droite nationalistes en Flandre risque de rendre très compliquée la formation d'un gouvernement.

Le PS accuse le MR…

Le PS profite même de l'occasion pour accuser le MR de s'être montré complaisant sur certains thèmes tels que l'immigration, et d'avoir ainsi fait le lit de l'extrême-droite. Plusieurs responsables politiques ont dit voir dans le résultat du Vlaams Belang le résultat du gouvernement Michel où la N-VA, et particulièrement le secrétaire d'État Theo Francken, ont eu les coudées trop franches et ont pu répandre un discours s'apparentant, selon eux, à celui de l'extrême-droite. «On n'a pas connu en Belgique un mouvement d'une telle ampleur depuis 1936», a déploré Rudi Demotte (PS) sur le plateau de RTL-TVi, en évoquant l'essor du VNV et de Verdinaso avant-guerre. Elio Di Rupo a, lui, concentré ses attaques sur la N-VA. «Il y a une radicalisation très forte de l'extrême droite, il y a eu une course à qui était le plus radical entre certains partis néerlandophones, et le Vlaams Belang apparaît le plus authentique à l'extrême droite», a-t-il souligné.

… Qui accuse le PS et Ecolo

Le MR réfute ces accusations, et pointe à son tour l'attitude des partis d'opposition pendant cinq ans. Il rappelle aussi que l'extrême-droite progresse dans une grande partie de l'Europe. Le porte-parole du MR pour la compagne, Georges-Louis Bouchez, a au contraire pointé du doigt la responsabilité de l'opposition francophone. Il accuse notamment le PS -qui parlait de «bruit de bottes» lors de l'entrée en fonction du gouvernement Michel- et Ecolo -dont les jeunes avaient caricaturé Theo Francken en officier de la Wehrmacht. «Les déclarations de certains francophones ont eu un impact», a-t-il affirmé, avant de lancer aux écologistes: «Vous avez la facture de votre légèreté».

«Une victoire pour personne»

Sans pointer du doigt l'un ou l'autre parti, Ecolo et le cdH ont aussi dit leur inquiétude. Le président du parti centriste, Maxime Prévot s'est dit inquiet. «Voir une telle vague brune déferler sur le nord ne ferait gagner ni la démocratie, ni le pays», avait-il annoncé peu avant que celle-ci ne se confirme. Et de conclure: «Nous étions demandeurs que la N-VA fasse le moins bon score possible mais pas nécessairement pour autant que le Vlaams Belang en fasse un bon.»