Les leaders politiques se sont rendus aux urnes

Partagés entre espoirs et tension, les politiciens ont voté ce dimanche matin, à l'instar de quelques huit millions de Belges. En famille, en couple, ou accompagnés de leurs collaborateurs, les figures politiques clôturent ainsi leur campagne, avant de se rendre dans leur QG respectifs pour suivre les résultats.
par
oriane.renette
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C'est un Charles Michel souriant qui s'est présenté à la presse à la sortie de l'isoloir. Le premier ministre sortant (MR) et sa compagne Amélie Derbaudrenghien, enceinte de leur deuxième enfant, se sont rendus dimanche à 08h30 dans un bureau de vote de Limal (Wavre), dans le Brabant wallon. Charles Michel est attendu au  siège du MR à Bruxelles en soirée pour prononcer un discours.

Une vague verte d'espoir

Du côté des verts, c'est en famille et tout sourire que la co-présidente d'Ecolo Zakia Khattabi a voté dimanche vers 10h15 dans une école communale d'Ixelles. «C'est clair qu'il va falloir rétablir un minimum de confiance si on veut construire tous ensemble les prochaines majorités», a-t-elle déclaré aux journalistes présents. «Il faut maintenant penser à l'avenir », ajoute-t-elle. « Je garde en tête les objectifs que nous nous sommes donnés avec Patrick (Dupriez, ex-co-président du parti) de faire en sorte de pouvoir peser dans les majorités», a poursuivi Zakia Khattabi.

Son collègue de co-présidence, Jean-Marc Nollet, a quant à lui voté peu avant 09h00 à Montigny-le-Tilleul (Hainaut).

Chez Groen, on se dit « pleins d'espoir ». « Nous pensons que nous pouvons être le 'moteur vert', c'est le message que nous avons voulu faire passer », explique à la sortie des urnes la présidente de Groen, Meyrem Almaci, tête de liste pour le parlement flamand à Anvers.

Son collèhue Kristof Calvo, tête de liste à la Chambre dans la circonscription d'Anvers, a également voté ce matin à Malines. Le candidat de 32 ans va surtout «tourner en rond» en attendant les résultats des urnes. Ces élections sont le point culminant d'années de travail pour celui qui ne veut pas «revoir cinq ans la même chose».

À Anvers, un vote sous haute tension médiatique

Le président des nationalistes flamands, Bart De Wever, a voté dimanche à Deurne (Anvers), accompagné d'une présence massive de médias belges et internationaux.

Le dirigeant de la N-VA a confié à son arrivée qu'il regrettait certaines déclarations qu'il a pu faire pendant la campagne, comme lorsqu'il a qualifié Groen de «prulpartij» ("parti de pacotille") ou traité le président du parti d'extrême droite Vlaams Belang de «clown».

Bart De Wever attend également avec intérêt les résultats des votes de l'autre côté de la frontière linguistique. Si PS et Ecolo obtenaient une majorité, la solution sera le confédéralisme, estime-t-il.

À Anvers toujours, le président du PVDA (pendant flamand du PTB) Peter Mertens s'est rendu confiant dans l'isoloir. «La dernière fois, c'était très prenant. Il nous manquait alors un demi pourcent. Mais depuis, nous avons construit des sections solides à Anvers, Malines et en Campine. Nous avons un bon retour dans les quartiers populaires. C'est pourquoi je suis confiant», a-t-il déclaré à sa sortie.

Le cdH rêve de « faire mentir les sondages »

Le président du cdH et bourgmestre de Namur, Maxime Prévot, a voté sur le coup de 11h30 à Dave. Il s'est dit confiant, même si les sondages ne sont pas favorables à son parti. «Je ne doute pas qu'on aura motif à s'enthousiasmer ce soir, car on aura fait mentir les sondages”, a-t-il affirmé.

Interrogé sur l'influence que pourraient avoir le départ de Joëlle Milquet, l'inculpation de Dimitri Fourny et la perte de majorité au parlement wallon sur le scrutin, il s'est là aussi montré optimiste. «Je n'ai pas le sentiment que cela aura un impact majeur», a-t-il déclaré. «Ce sera peut-être plus le cas dans les zones concernées, mais on sent un contact extrêmement positif sur le terrain et un vrai enthousiasme par rapport au projet que nous avons porté avec nos tripes. J'espère que les gens voteront bien et voteront humain», a-t-il conclu.

En termes de coalitions, le président du cdH n'a pas souhaité s'avancer, estimant que «le jeu est plus ouvert que jamais». En revanche, il a rappelé que l'objectif de son parti est bien de «rester une force politique importante dans le paysage francophone» et donc d'intégrer une majorité aux différents niveaux de pouvoir.

À Liège 

Particulièrement sollicité par les Liégeois à son arrivée au bureau de vote, Raoul Hedebouw, tête de liste du PTB à Liège pour la Chambre, a voté dimanche matin vers 10h00 à l'école du Thier-à-Liège, sur les hauteurs de la Cité ardente. Accompagné d'une équipe de collaborateurs, celui qui se veut le représentant d'une politique proche du citoyen a reçu de nombreux encouragements sur le chemin vers l'isoloir. Les citoyens n'ont pas hésité à lui poser des questions et à exprimer leurs espérances à venir.

Raoul Hedebouw semble pour sa part confiant. «Jamais autant de personnes ne nous ont donné un coup de main que pendant cette campagne électorale et nous n'avons jamais eu autant de retours positifs. Nous sommes donc vraiment confiants. On sent qu'il y a cette envie de donner un signal que le social doit être prioritaire, que la politique traditionnelle ne convient plus», a déclaré la tête de liste à la sortie de l'isoloir.

Le PTB liégeois clôture ainsi « une campagne rude, marquée d'efforts conséquents ».

Un peu plus loin à Liège, Jean-Claude Marcourt, tête de liste régionale pour le PS, est quant à lui venu voter en famille à l'école fondamentale Georges Mignon, dimanche peu après 10h30.

Le Ministres wallon a indiqué à sa sortie de l'isoloir qu'il considérait ce 26 mai comme un jour décisif. Jean-Claude Marcourt a voté «pour un changement de la politique au Parlement fédéral et au Parlement wallon. Il faut retrouver une majorité plus progressiste et plus occupée par la situation des gens, pour améliorer leur quotidien», a-t-il déclaré.