Une application contre les "frotteurs" dans le métro à Tokyo

La police de Tokyo a développé une application qui pourrait bien sauver des vies. Elle permet de déclencher une alarme lorsqu'une personne se sent agressée ou en danger, que cela soit en rue ou dans les transports en commun. Elle a déjà été téléchargée plus de 237.000 fois. 
par
sebastien.paulus
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Digi Police est, à l'origine, une application qui permettait d'informer les personnes âgées et autres personnes vulnérables des arnaques ou des agressions. Désormais, elle dispose d'une fonctionnalité qui déclenche un message sonore pour alerter les gens aux alentours d'une possible agression. Il est aussi possible de faire afficher un message de détresse à l'écran: "Il y a un agresseur. Aidez-moi."

L'application a déjà été téléchargée plus de 237.000 fois, "un chiffre inhabituellement élevé" pour une fonctionnalité du service public, relève une responsable du département de police, Keiko Toyamine. « Sa popularité est telle que le nombre d'abonnés augmente d'environ 10.000 chaque mois », poursuit-elle.

Les "frotteurs", le phénomène ciblé

Cette fonctionnalité a essentiellement été ajoutée pour lutter contre les "frotteurs" dans les transports en commun. Les agresseurs profitent en effet de la densité des personnes présentes dans une rame pour se frotter à des femmes.

C'est un moyen pour les femmes d'appeler à l'aide, ce qui est parfois compliqué au Japon. Là-bas, il est extrêmement mal vu de parler dans une rame de métro, où tout le monde est sur son smartphone. Digi Police leur permet donc d'alerter les passagers en restant silencieuse.

Près de 700 agressions de ce type ont été rapportées à la police en 2017. Il ne s'agit que d'une "partie émergée de l'iceberg", d'après Keiko Toyamine. Les agresseurs encourent une peine de six mois de prison et une amende jusqu'à 500.000 yens (4.000€) pour ce type de délits.

Par ailleurs, des wagons exclusivement réservés aux femmes ont été mis en place par certaines compagnies ferroviaires. Des caméras ont aussi été installées sur les lignes les plus exposées. Dans un pays où les mentalités sont encore profondément sexistes, ces mesures sont essentielles.