Débat des candidats à la présidence de la Commission: les piques des Spitzenkandidaten

Les six candidats à la présidence de la Commission européenne qui ont débattu hier soir au Parlement européen ont parsemé leurs échanges de quelques répliques cinglantes.
par
Camille
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A ce jeu, le vice-président de la Commission Frans Timmermans, candidat des socialistes européens, a platement battu Manfred Weber, le candidat du PPE (droite, centre-droite) à qui un manque de charisme est souvent reproché.

Évoquant le Brexit, le Néerlandais a jugé que cette saga avait transformé le Royaume-Uni en quelque chose de semblable à «Game of Thrones», série fantastique à succès sur la conquête du pouvoir. «Voyez ce que la division du Brexit a provoqué au Royaume-Uni. Aujourd'hui ce pays ressemble à un 'Game of Thrones' sous stéroïdes», a-t-il balancé. Frans Timmermans a toutefois admis que les principales familles politiques européennes avaient toutes leur part de responsabilité dans la déception d'un électorat parti voter pour les nationalistes et les extrémistes.

Le Belge Nico Cué, co-candidat de la Gauche radicale, a eu des mots frappants en abordant le thème de la migration, lui dont le père a fui la dictature franquiste pour se réfugier en Belgique. Face à des adversaires qui réclamaient de mettre fin à toute arrivée illégale sur le sol européen, «je suis moi-même fils d'illégal», a-t-il clamé. «La migration est une chance pour ceux qui n'ont pas la possibilité chez eux de se développer».

M. Timmermans, encore lui, a sèchement répliqué au candidat eurosceptique Jan Zahradil (CRE, Conservateurs et Réformistes), qui défendait sur d'innombrables thèmes des mesures nationales et non communautaires. «Le taux de chômage en Tchéquie ne serait pas aussi bas sans les fonds européens, sans la solidarité européenne», lui a-t-il répondu, ce à quoi le Tchèque a dû consentir.

La candidate les libéraux, la commissaire danoise à la Concurrence Margrethe Vestager, a quant à elle glissé une attaque contre plusieurs États membres souvent accusés de jouer le dumping fiscal pour attirer les investisseurs étrangers, par exemple en ne leur faisant payer qu'un très faible impôt. Interrogée sur l'existence de «paradis fiscaux» dans l'UE, elle a répondu que beaucoup de travail restait à faire, même si des pays comme l'Irlande, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Belgique ou Chypre sont en train de changer leur fiscalité. "Est-ce que ce sont là des paradis fiscaux?" , a insisté le journaliste qui l'interrogeait. "Pour moi, un paradis fiscal, c'est là où tout le monde paie ses impôts", a glissé la commissaire.