Le sexe avec soi-même

La masturbation, ce plaisir solitaire à portée de main… Ce geste banal expérimenté au moins une fois par plus de 90% des hommes avant 18-19 ans reste une pratique qui se fait en silence, dans son coin, et qui, pourtant, draine encore son flot d'idées vraies ou fausses.
par
Pierre
Temps de lecture 3 min.

La masturbation rend sourd, aveugle, rétrécit le pénis, rend infertile, fou ou faible… Ces mythes restent tenaces chez un certain nombre de personnes, alors que ce ne sont juste que des mythes. Se masturber serait, en outre, un signe d'insatisfaction sexuelle ? Quoi de plus faux encore… Cette pratique est un acte sain, normal et sans danger pour la santé physique (et morale). Mais il convient néanmoins de préciser certaines choses.

Comme dans tout, le trop est l'ennemi du bien. Et cet adage peut également s'appliquer à la masturbation masculine. Trop nombreuses ou trop violentes, elles peuvent évidemment provoquer une sensibilité de la peau, voire une irritation et même des plaies dues au frottement. En outre, si cela se produit plusieurs fois dans un court laps de temps, il peut arriver que l'on ressente une tension et un léger gonflement du pénis même après l'éjaculation. Mais cette sensation disparaît assez rapidement.

Lent ou précoce?

La masturbation est une recherche du plaisir, avec un orgasme comme une fin en soi. La rapidité est dès lors souvent de mise, au détriment de la sensualité. Il peut donc arriver que notre corps s'adapte à ce prompt réflexe éjaculatoire, et que cela débouche par après sur un risque d'éjaculation précoce lors d'un rapport sexuel.

A l'inverse de la précocité, on peut également avoir des difficultés à déclencher l'éjaculation au cours d'un rapport sexuel. Mais l'idée est la même, le cerveau peut en effet s'adapter aux sensations qui la déclenche. Utiliser un objet, une texture, une pression ou une technique particulière est assez différent d'une pénétration normale. A force, cette différence peut donc entraîner un trouble dans le déclenchement de l'éjaculation.

De nos jours, la profusion de vidéos X sur le web a fait que l'autoérotisme est devenu plutôt rare… Les hommes ont donc très souvent recours à la pornographie pour leur plaisir personnel. Mais là aussi une habitude peut se créer chez le cerveau humain. A force de consommer ce type d'images, elles deviennent à force importantes pour l'excitation, ce qui peut poser des problèmes dans un rapport de couple. De plus, l'addiction à la pornographie est devenue aujourd'hui un trouble moderne, le ‘cybersex' étant accessible partout et à tout instant. Mais ce problème, qui isole les personnes concernées de leur entourage social, est davantage d'ordre psychologique que physique. Elle est peut être le signe d'un mal être, voire de dépression, et c'est le psychologue qui doit alors rentrer en jeu.

Sachez également qu'en 2017, le NHS, le système de santé britannique, a déclaré que la masturbation était bonne pour la santé, car elle réduirait en effet les risques de développer un cancer de la prostate. D'après les chercheurs, cette potentialité serait même significativement réduite chez ceux qui éjaculent au moins 21 fois par mois (que ce soit en se masturbant ou en ayant des relations sexuelles).

Enfin, pourquoi est-il si difficile d'uriner juste après l'éjaculation ? Tout simplement parce que le corps dissocie ces deux fonctions. Le système nerveux parasympathique retient l'urine pour qu'il ne soit pas expulsé pendant l'acte ou l'éjaculation. Et cette excitation reste présente neurologiquement durant quelques minutes.