Ce béluga a-t-il été transformé en espion par les Russes ?

Au nord de la Norvège, des pêcheurs ont rencontré un béluga, visiblement apprivoisé et équipé d'un harnais. Le cétacé pourrait venir d'une base navale russe qui l'utiliserait comme espion.
par
ThomasW
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Il y a quelques jours, au large du comté de Finnmark, à l'extrême nord de la Norvège, des pêcheurs ont fait une rencontre étonnante. Un béluga s'est approché de leur bateau. Mais le cétacé présentait deux caractéristiques inhabituelles. Tout d'abord, il se montrait particulièrement familier, au point qu'un pêcheur l'a décrit comme « très apprivoisé ». Ensuite, le béluga portait un harnais qui semble avoir été conçu pour accueillir une caméra ou une arme, mais sur lequel il n'y avait aucun accessoire.

Un béluga soupçonné d'être un espion russe

Intrigué par ce béluga, Andun Rikardsen, professeur au département de la biologie marine à l'université arctique-norvégienne de Tromsø, a pris contact avec des homologues russes. Ils lui ont confirmé que ce n'était « pas dans leurs pratiques habituelles » et ils ont estimé que le cétacé pourrait venir de la base navale russe de Murmansk. Effectivement, lorsque les pêcheurs ont retiré le harnais trop serré de l'animal, ils ont découvert une inscription indiquant qu'il provenait de Saint-Pétersbourg.

Les raisons exactes de la présence de ce béluga dans les eaux norvégiennes restent inconnues. Néanmoins, les spécialistes ont toutes les raisons de penser qu'il appartient à la marine russe. Durant la Guerre froide, aussi bien les Américains que les Russes entraînaient et utilisaient des dauphins pour détecter des mines sous-marines ou des objets suspects près de leurs navires respectifs ou dans les eaux côtières. En 2003, l'armée américaine utilisait des dauphins de combat en Irak tandis qu'en 2016, l'armée russe avait fait l'acquisition de cinq dauphins.

Ph. AFP

Pourquoi un béluga ?

Selon The Guardian, l'institut de biologie marine de Mourmansk a récemment fait des recherches et des entraînements pour vérifier si les bélugas pouvaient être utilisés pour « surveiller les entrées de bases navales » dans les régions articques », « aider les plongeurs en eau profonde et tuer si nécessaire tout étranger entrant sur leur territoire ». Les résultats avaient néanmoins montrés que les dauphins et les phoques étaient nettement mieux adaptés que les bélugas pour effectuer ce genre de tâches.

Selon certains chercheurs, il serait probable que ce béluga se soit échappé d'un centre de recherche et qu'il avait l'habitude d'être nourri. Ce serait d'ailleurs la raison pour laquelle il s'est approché des pêcheurs. La familiarité de l'animal inquiète les chercheurs. En effet, ils doutent qu'il puisse survivre seul en mer.