Elections législatives en Espagne sous fond de résurgence de l'extrême droite

Les Espagnols ont commencé à voter dimanche dans des législatives tendues où le chef du gouvernement socialiste, en tête des sondages, met en garde contre la résurgence de l'extrême droite plus de 40 ans après la mort du dictateur Francisco Franco.
par
Clement
Temps de lecture 2 min.

Le Premier ministre socialiste sortant Pedro Sanchez est donné gagnant dans les sondages mais sans la majorité absolue, ce qui obligera tous les partis à chercher à former des coalitions, avec un parlement plus fragmenté que jamais et polarisé par la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.

Le parti ultranationaliste Vox est la surprise annoncée de ces troisièmes législatives en trois ans et demi. Marginal il y a à peine six mois, il a créé un séisme politique en recueillant près de 11% des suffrages lors d'élections dans la région méridionale d'Andalousie. Vox pourrait faire une entrée en force à la chambre des députés, avec plus de 10% des voix et une trentaine de sièges sur 350 selon les sondages, dans un pays où l'extrême droite était absente du paysage depuis la mort de Franco en 1975. Les Espagnols renouvellent aussi dimanche une grande partie du Sénat.

Les bureaux de vote ont ouvert à 09h00 et fermeront à 20h00 avant l'annonce des résultats dans la soirée. Pedro Sanchez, arrivé au pouvoir en juin à la faveur d'une motion de censure contre le conservateur Mariano Rajoy (Parti Populaire, PP), a mis en garde contre une vague d'extrême droite en Espagne comme en Finlande où le parti des Vrais Finlandais est arrivé deuxième du scrutin mi-avril.

Selon les enquêtes d'opinion, les scores du PP, des libéraux de Ciudadanos et de Vox ne leur permettraient toutefois pas de constituer une majorité, comme celle qui leur a permis de chasser les socialistes du pouvoir dans leur fief d'Andalousie en début d'année. «L'Espagne vote dimanche divisée et dans une grande incertitude», titre dimanche El Pais, le plus grand journal d'Espagne, proche des socialistes. A droite, le journal ABC affirme dans un éditorial que «les Espagnols doivent choisi enyre un candidat prêt à pactiser avec les séparatistes et ceux qui veulent défendre l'unité de la nation».