Avec #BalanceTonMétro, les femmes évoquent le harcèlement dans les transports en commun

par
ThomasW
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Lancé ce mercredi 24 avril, le hashtag #BalanceTonMétro libère la parole et permet aux femmes victimes de harcèlement dans le métro de s'exprimer et de raconter le calvaire qu'elles vivent dans les transports en commun.

Ce mercredi 24 avril, deux collectifs féministes ont lancé la campagne « Balance ton métro » en invitant les femmes victimes de harcèlement à s'exprimer sur les réseaux sociaux en utilisant le hashtag #BalanceTonMétro.

Des agents pas ou mal formés ?

Anaïs Leleux du collectif "Nous Toutes" est à l'origine de cette action. Elle a expliqué que cette campagne avait été mise en place sur un coup de tête et avait été lancé en quelques heures. « L'idée n'était pas de sensibiliser les usagers. Eux, nous pensons qu'ils ont compris. Nous sommes un an et demi après Me Too. On voulait interpeller la RATP et qu'ils passent enfin à l'action », a-t-elle indiqué à BFMTV. Anaïs Leleux estime que les agents de la RATP, la société qui exploite une partie des transports en commun de Paris, devraient notamment être formés pour accueillir la parole des victimes.

Parallèlement à l'action, un graphiste a créé plusieurs affiches détournant les noms de stations du métro parisien avec notamment « Bienvenue à Pervers Lachaise », « Balance ton Porc Royal » ou encore « Marcel Sembat les couilles, il peut me harceler sans se faire condamner ».

Des centaines de témoignages

Sur les réseaux sociaux, le hashtag a été particulièrement bien suivi. En moins de 24h, des centaines de femmes ont témoigné en racontant leurs expériences dans le métro parisien mais également dans d'autres villes et dans d'autres transports publics. « Mon premier baiser sur la bouche, c'est un vieux dégueu qui me l'a donné de force dans une rame bondée quand j'avais 14 ans », a témoigné une utilisatrice sur Twitter.

« Ce mec qui s'est touché en me fixant, qui m'a suivie dans la rame quand j'avais 14 ans, qui m'a bloquée contre la porte, et les agents de sécurité qui m'ont dit 'bon au moins vous êtes indemne' quand j'ai osé me plaindre », a raconté une autre. « C'était il y a quelque semaine. Je sortais du métro. Un homme de la quarantaine m'a frappé les fesses en disant que j'étais bonne à baiser », a évoqué encore une usagère du métro parisien.

"Les caméras de surveillance ne suffisent pas"

Face à l'ampleur des témoignages, IDF Mobilités, l'autorité qui gère les transports publics en Île-de-France, a réagi sur Twitter en indiquant : « pour renforcer la sécurité des #TransportsIDF, nous agissons avec le recrutement de 700 agents de sûreté en + et le déploiement de la vidéoprotection (67 000 caméras). Chaque année, 130 millions d'€ sont dédiés aux mesures de #securitéIDF des voyageurs ».

Anaïs Leleux a exprimé son regret quant à l'utilisation de l'argument de la vidéosurveillance alors que « nous, victimes et militantes, demandons avant tout des moyens humains, des campagnes de prévention de qualité et des agents bien formés ». « Les caméras de surveillance ne suffisent pas à dissuader les agresseurs/harceleurs. Si tel était le cas, les témoignages sous le hashtag #BalanceTonMetro ne seraient pas ce qu'ils sont », a conclu la militante à l'origine de la campagne Balance Ton Métro.