« Le péril du feu écarté », Notre-Dame de Paris sera "reconstruite"

Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur a affirmé mardi matin que le «péril du feu» était «écarté» à la cathédrale Notre-Dame de Paris, en proie à un gigantesque incendie depuis lundi soir, mais que la question était désormais de savoir «comment la structure allait résister».
par
Clement
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«Le péril du feu étant écarté, le sujet est bâtimentaire: savoir comment la structure va résister au très grave incendie de cette nuit», a déclaré Laurent Nuñez devant la presse peu avant 7H00 du matin. «Il y aura donc à 8H00 une réunion avec des experts, des architectes du bâtiment de France pour essayer de déterminer si la structure est stable, et si les sapeurs-pompiers peuvent s'engager à l'intérieur pour continuer leur mission», a-t-il ajouté.

«Le feu n'est pas totalement éteint, il y a un long refroidissement encore en cours, avec encore quelques foyers doux», a encore dit Laurent Nuñez. «Le sujet de la nuit c'était d'éviter que le feu ne reparte», a précisé le secrétaire d'Etat, ajoutant qu'une centaine de pompiers étaient encore déployés sur place «et huit lances encore en activité». «Un incendie de cette ampleur a un impact sur les structures, il faut pouvoir s'assurer qu'elles sont toujours stables, pour permettre à nos hommes de pouvoir de nouveau pénétrer à l'intérieur. Ils l'ont fait cette nuit, avec beaucoup de courage, dans les tours pour pouvoir attaquer le sinistre de l'intérieur pour éviter justement qu'elles ne s'effondrent», a-t-il expliqué, saluant cette action des pompiers «au péril de leur vie».

AFP / G. Van Der Hasselt

"Nous la rebâtirons"

«Cette Cathédrale, nous la rebâtirons», a annoncé le président français Emmanuel Macron. Il a affirmé que «le pire a été évité», alors que la façade et les deux tours de la Cathédrale Notre-Dame ont été préservées, et fait part de ses «pensées» à tous les catholiques et aux Parisiens.

C'est «une part de notre destin français» de rebâtir «tous ensemble» la cathédrale Notre-Dame de Paris, a affirmé lundi soir le président français présent sur le parvis de la cathédrale en feu. Il a annoncé qu'une souscription nationale et internationale serait ouverte dès le lendemain pour financer les travaux de reconstruction et que «les plus grands talents» seraient mis à contribution. «Parce que c'est que les Français attendent, parce que c'est ce que notre Histoire mérite», a-t-il martelé.

Le président français a voulu adresser un «mot d'espérance» à tous les Français «même ceux qui ne sont jamais venus» dans la cathédrale. «Cette espérance, c'est la fierté que nous devons avoir. Fierté de tous ceux qui se sont battus pour que le pire n'advienne pas. Fierté parce que cette cathédrale, il y a plus de 800 ans, nous avons su l'édifier et à travers les siècles la faire grandir et l'améliorer», a-t-il lancé. «Le pire a été évité même si la bataille n'est pas encore totalement gagnée», a assuré le président, exprimant sa reconnaissance aux 500 sapeurs-pompiers à pied d'oeuvre depuis le départ de l'incendie dans le joyau du patrimoine français lundi vers 18h50. L'un d'entre eux est blessé et a été transporté à l'hôpital. Le drame n'a pas fait d'autre victime.

A cause de l'incendie, Emmanuel Macron a annulé son allocution prévue à 20H00 ce lundi soir, où il devait annoncer ses décisions au terme du grand débat et de la crise des «gilets jaunes». La date de sa nouvelle intervention n'est pas encore fixée, a fait savoir son entourage.

AFP / S. Sakutin

 

Des décennies pour reconstruire

Eric Fischer, directeur de la Fondation de l'Oeuvre Notre-Dame, qui veille depuis 800 ans sur la Cathédrale de Strasbourg, a de son côté affirmé qu'il faudra «des décennies» pour reconstruire Notre-Dame de Paris, ravagée par un incendie lundi.

Vu l'ampleur présumée des travaux, sur la pierre, la charpente, le métallerie, les installations techniques, la couverture, il anticipe que «quasiment l'intégralité des corps de métiers devra intervenir». «Mais en France, on a cette chance d'avoir pu conserver un réseau d'entreprises du patrimoine extrêmement performantes, petits artisans ou groupes plus importants. Ces entreprises ont en leur sein des ouvriers très qualifiés qui peuvent être meilleurs ouvriers de France ou issus du réseau du compagnonnage», se félicite-t-il.

Ce qui sera déterminant est la documentation et les copies «qui permettront aux architectes et aux entreprises de reconstituer au plus près l'état actuel». Il souhaite que l'on puisse «remettre la main sur un maximum de données historiques ou plus récentes recueillies avec des technologies modernes comme des scans 3D ou d'autres techniques de numérisation».