Excréments sur les murs et espionnage: pourquoi l'Équateur ne voulait plus d'Assange

L'Équateur revient sur les raisons qui l'ont poussé à laisser la police britannique à arrêter Julian Assange. Il aurait tenté de créer un «centre d'espionnage» dans l'ambassade, et aurait fait preuve d'une hygiène douteuse.
par
Camille
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Le fondateur de WikiLeaks est en détention après son arrestation jeudi à l'ambassade d'Équateur de Londres où il avait trouvé refuge il y a sept ans afin d'échapper à un mandat d'arrêt britannique pour des accusations de viol et d'agression sexuelle en Suède, qu'il a toujours niés.

L'Australien de 47 ans a aussi été arrêté en lien avec une demande d'extradition venant des États-Unis. Washington l'accuse d'avoir aidé l'ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe pour accéder à des milliers de documents classés secret-défense. Cette demande d'extradition sera examinée par la justice britannique le 2 mai.

Des accusations "scandaleuses"

Le président équatorien Lenin Moreno a justifié sa décision de retirer l'asile au fondateur de WikiLeaks. Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, il a regretté que le précédent gouvernement de son pays ait fourni des équipements dans l'ambassade qui ont permis d'"interférer dans les affaires d'autres États". "Nous ne pouvons pas permettre à notre maison, la maison qui a ouvert ses portes, de devenir un centre d'espionnage", a déclaré Lenin Moreno. "Cette activité viole les conditions d'asile."

Le président équatorien a aussi dénoncé l'attitude «absolument répréhensible et scandaleuse» de Julian Assange dans l'ambassade et son «comportement inapproprié en matière d'hygiène». Selon Quito, il aurait notamment souillé les murs avec ses excréments. Interrogée par Sky news dimanche matin, l'avocate de Julian Assange, Me Jennifer Robinson, a réfuté ces accusations, les qualifiant de "scandaleuses".

Me Robinson a assuré que l'Australien de 47 ans était prêt à coopérer avec les autorités suédoises si celles-ci demandent son extradition mais que la priorité reste d'éviter une extradition aux États-Unis.