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La (très) mauvaise qualité de l'air dans les avions inquiète

Un chercheur belge s'est intéressé à la pollution de l'air à l'intérieur des avions. Avec des résultats alarmants: les pilotes et le personnel de cabine risqueraient des lésions cérébrales.
par
Clement
Temps de lecture 2 min.

Cela fait plusieurs années que le syndrome aérotoxique fait débat dans le milieu aéronautique. Ce syndrome est causé par de l'air toxique qui entre en cabine via l'air conditionné. Souvent inodore, cet air est contaminé par de l'huile située dans le moteur et peut parfois causer une fumée caractéristique.

Partout dans le monde, des témoignages de pilotes et de membres du personnel rapportent des évanouissements ou des maux de tête persistants, probablement causés par cet air nocif. Mais le sujet reste globalement méconnu.

En février 2018, la Ministre de la Santé Maggie De Block a voulu savoir si ce syndrome aérotoxique pouvait être considéré comme une maladie professionnelle. C'est Fedris, l'Agence fédérale des risques professionnels, qui devait rendre un avis sur la question. Sauf qu'en octobre dernier, les experts ont affirmé ne pas avoir assez d'éléments pour se prononcer sur le sujet. Ils demandaient dès lors au monde scientifique d'analyser le sujet en profondeur pour pouvoir se faire une opinion sur la question. "Des gens tombent malades et cela suscite l'inquiétude. La science doit maintenant expliquer pourquoi," avait conclu Fedris, cité par Het Laatste Nieuws.

"Dégradation au niveau du cerveau"

Aujourd'hui, le neuropsychologue ostendais Daniel Dumalin veut se battre pour toutes les personnes touchées par le syndrome aérotoxique. Pour lui, la situation actuelle est similaire à celle de l'amiante ou du tabac dans les années 60. "A l'époque, on avait aussi tenté de minimiser les dangers pour la santé. Ce n'est que quand les preuves scientifiques sont devenues alarmantes que les choses ont commencé à bouger."

Pour prouver les dangers encourus par le personnel aérien, Mr Dumalin étudie le cerveau de personnes touchées par le syndrome. "J'ai pour l'instant étudié sept personnes et découvert le même type de dégradation au niveau de leur cerveau." Les zones endommagées sont celles qui contrôlent le processus cognitif du cerveau. Selon lui, les dégradations (permanentes) peuvent causer des problèmes de concentration ou des troubles de la mémoire. Il souhaite analyser d'autres sujets pour pouvoir tirer des conclusions scientifiques objectives.