L'Australie prête à aider au retour de Syrie des orphelins d'un djihadiste de l'EI

Le Premier ministre australien Scott Morrison s'est montré vendredi ouvert à l'idée de permettre le retour des orphelins d'un combattant australien du groupe Etat islamique actuellement détenus dans un camp de réfugiés en Syrie, après l'appel à l'aide désespéré d'une adolescente.
par
Clement
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Le Premier ministre a affirmé que son gouvernement était en contact avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour permettre aux enfants de quitter le camp d'Al-Hol, dans le nord-est de la Syrie et d'être examinés par des responsables australiens. «S'ils sont en position de rentrer en Australie, nous coopérerons avec ce processus», a déclaré aux journalistes M. Morrison à Canberra. «Nous ferons ce que, je pense, les Australiens attendent de nous pour les Australiens qui sont pris dans cette situation, en particulier les enfants innocents

M. Morrison a cependant ajouté qu'il ne risquerait la vie d'aucun Australien pour «sortir les gens de ces zones de conflit», réaffirmant une position plusieurs fois affichée en dépit des demandes répétées de l'Australienne Karen Nettleton, grand-mère de plusieurs orphelins coincés en Syrie. M. Morrison était interrogé à la suite de l'appel lancé par un de ces enfants, Hoda Sharrouf, 16 ans, qui est la fille du djihadiste australien Khaled Sharrouf.

Tête en décomposition

Né en Australie de parents libanais, ce dernier était parti pour la Syrie en 2013 avec sa femme Tara Nettleton et leurs cinq enfants. Sharrouf avait suscité l'effroi et le dégoût en 2014 en postant sur Twitter une photo glaçante sur laquelle son fils Abdullah exhibait la tête en décomposition d'un soldat syrien décapité. Khaled Sharrouf a vraisemblablement trouvé la mort en 2017 avec deux de ses garçons dans une frappe aérienne américaine. Tara Nettleton serait morte en 2015.

Dans un entretien au Sydney Morning Herald, Hoda Sharrouf, qui se trouve dans le camp d'Al-Hol, s'est dite très inquiète pour sa soeur Zaynab, 17 ans, enceinte de sept mois et «très malade». «Quid des enfants? Quid des personnes qui ne voulaient pas venir ici? Quid des personnes qui sont coincées ici et n'auraient jamais voulu être là? Elles ne méritent pas d'être traitées ainsi», a-t-elle dit.