La hausse du prix des antibiotiques n'a pas eu d'effet sur la consommation

La diminution du remboursement des antibiotiques, décidée en mai 2017 par le gouvernement fédéral, n'a pratiquement pas entraîné de diminution de leur consommation, tout en pénalisant les patients, constate la Mutualité Chrétienne (MC). Maggie De Block conteste.
par
Camille
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La diminution du remboursement des antibiotiques répondait à une volonté de s'attaquer à leur surconsommation, un problème réel en Belgique. La ministre de la Santé publique, Maggie De Block, entendait par cette mesure inciter les médecins à prescrire moins d'antibiotiques, mais aussi les patients à en demander moins rapidement. Le recours aux antibiotiques est en baisse ces dernières années, mais un retard historique doit être résorbé.

«C'est en soi une noble intention mais nous avions prévenu la ministre fédérale de la Santé que la mesure n'était pas la bonne», réagit Jean Hermesse, secrétaire général de la Mutualité Chrétienne. «Ce n'est pas le patient qu'il faut responsabiliser car ce n'est pas lui qui décide de prendre des antibiotiques. Ce sont les médecins qui les prescrivent.»

Diminution de 1%

Il ressort des chiffres de la MC que le nombre d'utilisateurs et le volume d'antibiotiques ont baissé d'à peine 1% dans l'année qui a suivi l'introduction de la disposition, c'est-à-dire entre le 1er mai 2017 et le 30 avril 2018. «Une diminution très faible, difficilement imputable à la hausse du coût à charge des patients puisque, ces dernières années, la consommation d'antibiotiques a toujours varié à la hausse comme à la baisse d'environ 3%», souligne-t-on.

De son côté, la ministre de la Santé, Maggie De Block assure que les prix plus élevés des antibiotiques font partie d'une stratégie plus large pour limiter leur usage. Parmi d'autres actions, elle évoque les campagnes annuelles de sensibilisation à destination de la population ou encore celles promouvant l'hygiène des mains dans les hôpitaux.