Début d'une semaine cruciale pour le Brexit

Theresa May réunit ce matin son gouvernement à l'entame d'une semaine stratégique pour le Brexit. Elle pourrait voir le Parlement britannique dicter ses desiderata sur le processus de sortie de l'UE face à une Première ministre aux abois.
par
Camille
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Faute d'avoir pu rallier les députés britanniques derrière l'accord de divorce qu'elle a péniblement négocié avec Bruxelles, Theresa May s'est vu contrainte de demander aux dirigeants de l'UE un report de cette échéance historique, fixée désormais au 12 avril au plus tôt, date qui doit encore être validée par le Parlement.

Considérablement affaiblie par cette séquence, la dirigeante britannique hésite désormais à représenter immédiatement ce Traité de retrait de l'UE, destiné à mettre en œuvre un Brexit en douceur, au vote des députés. D'autant que ces derniers l'ont déjà recalé à deux reprises. «Nous le représenterons quand nous serons sûrs d'avoir (le soutien nécessaire)», a souligné dimanche le ministre chargé du Brexit, Steve Barclay, sur la BBC.

Que veulent les députés?

Dimanche, Theresa May a réuni plusieurs membres de son gouvernement dans sa résidence de campagne de Chequers pour de «longues discussions». Figuraient parmi les invités plusieurs Brexiters influents, dont l'ancien ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, et Jacob Rees-Mogg, président de l'European Research Group, un groupe de députés partisans d'une sortie de l'UE sans concession.

Selon plusieurs commentateurs politiques, certains Brexiters auraient à cette occasion tenté de négocier leur soutien à l'accord en échange d'une démission prochaine de la Première ministre. Un troisième rejet du texte pourrait être le coup de grâce pour une Theresa May en pleine crise d'autorité.

En attendant ce vote, les députés se prononceront lundi sur un amendement parlementaire destiné à organiser une série de votes indicatifs. Concrètement, cet amendement leur offrirait la possibilité de donner leur avis sur plusieurs options: maintien dans le marché unique, nouveau référendum voire même annulation de la sortie de l'UE.

Selon Sky News, l'exécutif pourrait lui-même proposer un texte similaire, histoire de garder la main sur le processus. «D'une façon ou d'une autre, le Parlement aura l'occasion cette semaine de décider ce à quoi il est favorable, et j'espère qu'il saisira cette occasion», a déclaré le ministre des Finances, Philip Hammond.

Avant cette semaine cruciale, des centaines de milliers de personnes ont défilé samedi à Londres pour réclamer un nouveau référendum. La pétition en ligne demandant au gouvernement de renoncer au Brexit continuait elle de rencontrer un succès spectaculaire après avoir franchi dimanche soir la barre des cinq millions de signatures.