Le MR prône la "stabilité" face au «cocktail national-socialiste» du séparatisme et de la gauche

Le Premier ministre sortant et président du MR Charles Michel a mis dimanche en exergue le bilan réformateur dans les gouvernements fédéral et wallon, qui trouve une continuité dans un programme invitant à poursuivre le travail au service d'un «pays stable, prospère et innovant». À cela, il a opposé le risque d'un «cocktail national-socialiste», alliance du «séparatisme» et de «l'ultrasocialisme», qui serait un «Brexit en pire».
par
Clement
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Le MR a gouverné durant cinq ans avec la N-VA au fédéral mais s'est targué d'avoir œuvré à la réalisation d'un programme socio-économique, le parti séparatiste ayant laissé de côté son agenda communautaire. En vue du 26 mai, la N-VA, qui a claqué la porte du gouvernement fédéral en décembre, a présenté son programme confédéral. «Nous refusons les pièges de l'aventure institutionnelle. Nous ne voulons ni du séparatisme qui divise et qui déchire ni de l'ultrasocialisme qui appauvrit», a indiqué Charles Michel, agitant la menace d'une alliance entre la gauche et les nationalistes. «Ce cocktail national-socialiste, et la division et l'appauvrissement, c'est le Brexit en pire», a-t-il dit, dans une évocation à la doctrine du parti nazi.

Charles Michel s'en est pris dimanche au «conglomérat des gauches» qui propose la «gratuité» qui ne sera possible qu'avec de nouveaux impôts. «Comme chaque fois, nous nous retrouvons avec Elio le taxateur», a lancé le président du MR. Les réformateurs ont également souligné dimanche leur volonté d'agir pour le climat, en opposition au négativisme d'Ecolo. «Le climat est l'affaire de chacun et personne n'a le monopole du défi climatique» et «oui, nous voulons une loi climat», a insisté dimanche M. Michel, regrettant les «mensonges» prétendant le contraire.

A ceux qui veulent incarner l'espoir ou les chimères, le Mouvement réformateur entend démontrer qu'il est lui le parti de l'action. «Avec le MR, c'est possible», ont scandé dimanche les différents chefs de file du Mouvement, répétant à l'envi ce qui sera le slogan de campagne. «Au vert j'espère, préférons l'action du bleu je veux», a notamment dit l'ex-présentateur du Journal d'RTL-TVI Michel De Maegd, troisième sur la liste bruxelloise pour la Chambre.

"2.000 décisions"

Particulièrement applaudi, le ministre-président wallon sortant Willy Borsus, dont le gouvernement est également devenu minoritaire, après le gouvernement fédéral, s'est félicité des «2.000 décisions et 100 réformes» menées depuis que le cdH a choisi le MR comme partenaire en remplacement du PS en juin 2017. «Nous avons fait le job. Nous veillerons à ne pas donner les clés de la Wallonie à la FGTB» le 26 mai, a-t-il dit.

Près d'un millier de militants réformateurs ont approuvé dimanche à l'unanimité à Louvain-la-Neuve les programmes du MR à deux mois des élections régionales, fédérales et européennes du 26 mai. Parmi les mesures, de nouvelles propositions en faveur de l'emploi, après les 230.000 postes de travail créés durant la législature ainsi qu'une nouvelle réforme fiscale en faveur des bas et moyens salaires, ainsi qu'un «tax shelter» encourageant les PME qui investissent dans le climat. Alors que le MR est secoué sur son aile droite, perdant le sénateur Alain Destexhe parti créer ses propres listes, et sur son aile plus progressiste, Charles Michel s'est voulu rassembleur dimanche, rappelant que l'ADN du Mouvement restait celui de la «liberté» et de la "responsabilité» pour les générations futures."

Il a rendu hommage à la tête de liste européenne Olivier Chastel, qualifié par d'aucuns de président de l'ombre lorsque M. Michel était Premier ministre de plein exercice, pour son rôle joué dans le travail de refonte programmatique. Celui-ci permet au MR d'aller au combat. «Tant que le possible n'est pas fait, le devoir n'est pas rempli», a indiqué M. Michel, citant Victor Hugo.