Un jardin sans pesticides, c'est possible!

Le printemps arrive à grands pas. Voici le moment idéal pour les entreprises de nous abreuver de publicité en faveur des pesticides au jardin. Heureusement, les alternatives existent et se propagent. Du 20 au 30 mars, participez à la Semaine Sans Pesticides, puis tout le printemps en Wallonie!
par
Camille
Temps de lecture 3 min.

Les pesticides sont des poisons destinés à tuer les herbes (herbicides), les insectes (insecticides), à lutter contre les maladies (fongicides), ou à se débarrasser de divers animaux jugés nuisibles. Ils représentent également un danger pour l'homme et l'environnement, notamment en contaminant les eaux. Alors, apprenons à nous en passer.

Le jardin source de biodiversité

Dans nos villes et nos campagnes, les jardins occupent une place importante de l'espace. À Bruxelles par exemple, les jardins et les domaines privés occupent 42% de la superficie verte. Ces lieux constituent des refuges privilégiés pour la faune et la flore. Pourquoi dès lors ne pas donner un coup de pouce à la nature chez soi? En rendant notre jardin accueillant pour la vie sauvage, nous joignons l'utile à l'agréable.

Il n'est pas nécessaire de posséder un grand jardin pour mettre un peu de verdure dans son quotidien. Les balconnières ont généralement une vocation esthétique mais rien ne s'oppose à ce qu'elles soient également utiles à la nature!

Ph. T. Gridlet

Trucs et astuces pour éviter les pesticides chimiques

Dans votre jardin aussi petit qu'il soit, de simples gestes peuvent déjà suffire pour faire le bonheur des oiseaux, des papillons et des autres animaux. Une des astuces est de retenir que plus votre jardin offrira de milieux variés, plus vous augmenterez la richesse biologique. En effet, dans un milieu diversifié, les populations de proies et de prédateurs tendent à s'équilibrer. En plantant plusieurs espèces de plantes et en créant différents milieux comme une mare, un tas de bois mort, une haie indigène (aubépines, pruneliers, charme, etc.) ou une prairie fleurie, vous pourrez accueillir facilement la vie sauvage.

N'oubliez pas de privilégier les plantes indigènes, qui poussent à l'état sauvage dans notre région. Comme elles ont évolué en même temps que la faune locale, elles ont une très forte relation avec celle-ci, ce qui les rend uniques et résistantes. Elles offrent nectar et pollen, et les arbustes à baies ou fruits sont source de nourriture pour les animaux auxiliaires naturels comme les insectes et les oiseaux, qui se nourrissent des organismes nuisibles (limaces, chenilles).

Le compost est également une excellente source de nourriture et prévient les maladies pour les plantes: il ensemence le sol en micro-organismes, améliore la structure du sol, équilibre l'acidité et fournit des éléments nutritifs essentiels aux végétaux, qui sont libérés progressivement.

Les indésirables et les ravageurs

Prévenir vaut mieux que guérir! En recouvrant votre terrain avec différents systèmes de paillage ou des plantes couvre sol comme la petite pervenche, l'aspérule odorante ou le lierre, vous pourrez limiter la présence des herbes spontanées. Si une intervention est vraiment nécessaire, privilégier la lutte mécanique: en versant de l'eau bouillante, ou la tonte fréquente mais à 6cm du sol pour éviter les mousses.

Pour agir contre les ravageurs, la taille sélective peut être efficace. Il reste aussi toutes les préparations de purins et décoctions à base de plantes (ortie, consoude, fougères…) servant d'activateur de croissance, de répulsif, d'insecticides…

Deux événements permettent de découvrir ces alternatives concrètes aux pesticides. Du 20 au 31 mars, à l'occasion de la Semaine Sans Pesticides, Bruxelles Environnement, Natagora et La Ferme Nos Pilifs proposent aux Bruxellois de nombreuses activités dédiées à la nature en ville. Une journée de workshops sur la thématique est organisée le 23 mars tandis que la seconde édition de la Foire du Jardin naturel se tiendra à la Ferme Nos Pilifs le dernier week-end du mois. En Wallonie, des centaines d'actions sont menées lors du Printemps sans Pesticides, du 20 mars au 20 juin.

Lorène Wilmet