La ville de Bruxelles abat un arbre centenaire au grand dam de riverains
Ce luni matin, la ville de Bruxelles a débuté l'abattage d'un grand hêtre pleureur situé au bord de l'avenue des Coccinelles. Depuis plusieurs semaines, des citoyens se mobilisaient pour tenter de sauver cet arbre vieux de 160 ans. Mi-janvier, une pétition en ligne avait même été lancée pour demander à la ville d'épargner l'hêtre centenaire.
« Cet arbre emblématique a vu au cours des décennies se construire les immeubles autour de lui en leur résistant et en leur offrant un véritable poumon. Il s'est adapté à toutes les transformations du paysage autour de lui », soulignait l'auteure de la pétition. « Cet arbre les gêne dans la promotion de leurs appartements. Le promoteur qui possède des appartements vides (à vendre) invoque un argument de sécurité. Les habitants des bâtiments voisins n'en perçoivent aucun », estimait-elle.
« La biodiversité n'est pas la seule à pleurer »
Malgré les signatures de plusieurs centaines de personnes, la pétition n'a pas permis de sauver l'arbre. Ce lundi 4 mars, l'hêtre a commencé à être élagué pour être abattu. Sur le groupe Facebook "Aide ta commune, toi aussi coupe un arbre", Yvan Hubert a publié des photos de l'intervention en écrivant : Ce matin, nous ne doutons pas que M. Philippe Close et Mme Zoubida Jellab soient dans leur bureau. Pendant ce temps-là, dehors, le résultat de leur entêtante démarche se poursuit. Cela au nom par la sainte 'sécurité' faisant fi des années de lutte des riverains pour conserver 'leur' arbre. En ce moment, le grand hêtre pleureur est occupé à mourir. Il a pourtant réussi son dernier combat, hier, en résistant, sans encombre, à la tempête qui a balayé notre pays. Pas mal pour un arbre de 160 ans qui est prêt à s'effondrer. Rien n'a été tenté pour essayer de prolonger sa vie. La biodiversité n'est pas la seule à pleurer ce mardi ».
La sécurité publique évoquée par la ville
L'arbre de 16 m de haut et dont le tronc avait une circonférence de 3 m figurait depuis 2007 dans l'inventaire scientifique des arbres de la Région de Bruxelles-Capitale. Son état sanitaire était classé comme « dépérissant ». De son côté, la ville de Bruxelles a justifié l'abatage « pour préserver la sécurité publique ». La Conseillère au Cabinet de l'Echevine de l'Urbanisme à la Ville de Bruxelles a indiqué à RTL Info que « l'expertise concernant l'arbre démontre une dangerosité très élevée avec un risque de rupture élevé ». Mais ces arguments n'ont jamais convaincu le groupe de riverains qui s'est mobilisé, en vain, pour empêcher l'abatage de cet arbre centenaire.