Saint-Josse interdit le parcage de trottinettes

Le Collège de Saint-Josse-ten-Noode a décidé de sévir contre les trottinettes électriques partagées qui traînent sur les trottoirs en interdisant le parcage sauvage. Une décision potentiellement illégale. 
par
Pierre
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A Saint-Josse-ten-Noode, des zones délimitées doivent être définies pour les ranger au niveau de la place Saint-Josse, de la place Rogier, de l'esplanade Madou et près de la station de métro Botanique. Le nouveau règlement doit encore être soumis au conseil communal.

"La décision de limiter seulement à quatre emplacements les trottinettes électriques est vraisemblablement illégale et sera annulée", a réagi vendredi Pascal Smet, interrogé à ce sujet au parlement bruxellois par Bruno De Lille (Groen).

Selon le ministre, cette mesure est semble-t-il contraire à l'ordonnance adoptée récemment par le parlement régional pour encadrer la mise sur le marché à Bruxelles de vélos et trottinettes en libre service.

Pour Pascal Smet, le vrai problème provient du fait que les trottoirs, à Saint-Josse, sont trop étroits. Le ministre a toutefois rappelé que les usagers ne pouvaient pas abandonner leur trottinette n'importe où et doivent veiller, notamment, à ne pas entraver le passage des piétons, des personnes en chaises roulantes ou déplaçant un enfant dans une poussette.

M. Smet s'est également montré surpris de la mesure annoncée par Saint-Josse deux semaines après que les communes eurent été invitées par courrier à signaler les problèmes pour définir le cas échéant des zones d'interdiction de rangement de ces moyens de déplacement sur de courtes distances.

L'attitude d'Emir Kir est "très paradoxale"

La start-up californienne Lime dont les trottinettes électriques sont proposées en libre-service dans la capitale s'est dite très étonnée de la décision de la commune de Saint-Josse.

Pour elle, la position du bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode, Emir Kir (PS) est complètement paradoxale lorsqu'il dit que tout le monde est "en faveur d'alternatives pour éviter la pollution" et qu'il décide dans le même temps de bannir les trottinettes en libre-service de sa commune.

Pour Benjamin Barnathan, General Manager de LIME, "les trottinettes électriques en libre-service ne sont pas le problème, elles sont la solution".

Celui-ci a concédé vendredi qu'en tant que nouvel acteur de mobilité à Bruxelles, la mise en service de celles-ci s'accompagne d'une phase d'éducation et de responsabilisation des utilisateurs vis-à-vis de son fonctionnement et de ses règles.

Selon M. Barnathan, "Lime prend ses responsabilités et offre de l'information aux utilisateurs. Elle a mis en place des patrouilles et organise des campagnes d'information et de sensibilisation".

"Casser ce système, comme le ferait de facto la mesure évoquée par Monsieur Kir, ne ferait que ramener les gens à leurs propres voitures", a-t-il ajouté.

D'après lui, le succès des trottinettes en libre-service s'explique par la forte prise de conscience de la population par rapport aux enjeux climatiques et aux bouchons incessants.