Qu'est-ce qu'un chiroptérologue ? Pierrette Nyssen présente son métier

Depuis des années, Pierrette consacre ses journées -et beaucoup de ses nuits- à l'étude des chauves-souris. Elle veille à récolter et compiler les données récoltées par le large réseau de volontaires de Plecotus, le pôle chauves-souris de Natagora, et les utilise pour sensibiliser et mettre en place des mesures de protection. Elle nous l'explique.
par
ThomasW
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Etudier les chauves-souris, c'est tout un programme, on ne s'embête jamais. En effet, pour être un bon chiroptérologue, il faut tour à tour être spéléologue, grimpeur d'arbre, funambule dans les clochers, acousticien sur un ordinateur et poseur de filets japonais. Il paraît que nous sommes aussi un peu geeks sur les bords. Mais le job est varié et demande également d'être bon communicateur, rédacteur efficace, gestionnaire de bases de données et même parfois fin psychologue. Idéalement, il ne faut avoir peur ni du noir ni de la poussière, ne pas avoir le vertige ni être claustrophobe, avoir l'oreille fine et l'œil aiguisé pour reconnaître les sons des chauves-souris, être noctambule et pour bien faire aimer boire une bière après les inventaires… car la convivialité, ce n'est pas un vain mot chez Plecotus.

Un des aspects les plus motivants de mon travail est d'être intégrée parmi les personnes qui animent et constituent ce pôle de Natagora. De très nombreux volontaires dépensent sans compter du temps, de l'énergie et du matériel pour aider à faire progresser la connaissance sur nos chauves-souris. Où sont les gîtes, où chassent les différentes espèces, comment se portent les populations, quelles grottes sont importantes, comment faire pour améliorer leur état de conservation? Entre nous, la qualité des relations humaines est exceptionnelle. Motivation et enthousiasme sont toujours au rendez-vous lors des inventaires, rencontres, colloques, formations, nuit des chauves-souris et autres réunions.

Mais je dois vous l'avouer, ce qui me motive avant tout, c'est quand les études auxquelles j'ai contribué mènent à des actions de conservations concrètes. Cela peut être l'aménagement d'un gîte d'été, la conservation du bois mort en forêt ou l'adaptation d'une porte de grotte pour favoriser l'accès des chauves-souris. Nos recensements permettent aussi l'amélioration des terrains de chasse: plantation de haies ou de vergers, creusement de mares, création de réserves naturelles… Tout cela me remplit d'un sentiment d'utilité et d'à-propos qui m'aide à garder le cap. Même la sensibilisation des habitants d'une maison occupée par des chauves-souris a souvent des conséquences directes sur le maintien de la colonie. Et ça, c'est tout bon!

Pour aider ou connaître les chauves-souris: www.natagora.be/plecotus