"La réconciliation est aussi cruciale que la lutte contre l'EI"
Le processus de réconciliation et de reconstruction en Irak est aussi crucial que ne l'était la lutte contre le groupe terroriste Etat Islamique (EI), a estimé mercredi le ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo, lors d'une visite dans un camp de réfugiés à proximité de Mossoul.
Au cours des cinq dernières années, le pays du Tigre et de l'Euphrate a traversé l'une des pires crises humanitaires au monde. Près de six millions de personnes ont fui pendant cette période et 1,8 million d'entre elles sont encore déplacées à l'heure actuelle.
Dans le cadre d'une visite belgo-européenne, le ministre De Croo et le commissaire européen Christos Stylianides se sont rendus dans le camp de réfugiés d'Hammam el-Alil. Au total, 35.000 personnes y vivent dans des conditions précaires.
Le camp est composé de deux parties: l'une sous la supervision des Nations Unies et l'autre sous celle du gouvernement irakien. "Les services offerts sont très basiques", a reconnu Mohammed Ali de l'Unicef. "Mais si ces gens viennent ici, c'est parce qu'ils trouvent de meilleures installations à leur disposition qu'ailleurs", poursuit-il.
Bien que la situation dans la région soit de plus en plus stable, beaucoup de personnes hésitent encore à regagner leur foyer à Mossoul, ajoute Maulid Warfa, également de l'Unicef. "La reconstruction et le processus de réconciliation dans l'ouest de la ville sont particulièrement lents", précise-t-il.
De nouvelles arrivées ont par ailleurs encore lieu à Hamam el-Alil. Ce sont notamment des familles qui ne sont plus acceptées au sein de leur communauté, souvent car l'un de leurs membres a été associé à l'EI.
La situation dans ce camp démontre que la libération de Mossoul et la chute du califat n'ont pas permis de résoudre tous les problèmes auxquels est confrontée la population irakienne, a souligné M. De Croo. "Vaincre l'EI, c'est une chose. Reconstruire et permettre aux gens de vivre à nouveau ensemble est aussi crucial que ne l'était la lutte militaire. Si ce n'est pas mené à bien, les mêmes conflits pourraient ressurgir dans les cinq ans", a-t-il conclu.
source: Belga