Le patron d'un journal américain appelle au retour du Ku Klux Klan

Le patron du journal Democrat-Reporter, en Alabama, a déclenché une polémique après la publication d'un éditorial appelant au retour du Ku Klux Klan pour «nettoyer» Washington.
par
Clement
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«Il est temps pour le Ku Klux Klan de sortir de nouveau la nuit», a écrit Goodloe Sutton, qui est à la fois directeur de la publication et rédacteur en chef de cet hebdomadaire de Linden, petite ville située dans le nord-ouest de l'Etat.

Son appel, publié dans le numéro daté du 14 février, était lié à la volonté, selon lui, des «démocrates au sein du parti républicain et des démocrates» de vouloir relever les impôts en Alabama. Il dénonce la «classe dirigeante», et réclame que le Klan attaque les «résidences fermées» de la région de Washington, où vivraient les membres de cette classe.

Dans cet éditorial au style confus et teinté de complotisme, le patron du Democrat-Reporter, journal fondé en 1911, explique notamment que les divers conflits auxquels ont participé les Etats-Unis auraient été un moyen pour les élites du «Nord-Est» du pays d'entretenir le complexe militaro-industriel. «Mon Dieu! De sous quelle pierre est sorti ce monsieur?», a réagi, sur Twitter, le sénateur démocrate d'Alabama Doug Jones. «Cet édito est absolument écoeurant et il devrait démissionner».

La tribune a d'autant plus surpris que Goodloe Sutton est surtout connu pour son journalisme d'investigation, qui lui a valu de nombreux prix durant les années 90. Il est entre auteurs l'auteur d'une enquête sur les dérives du shérif du comté de Marengo, dont dépend Linden. Depuis la publication de l'éditorial, plusieurs institutions qui avaient remis des prix à Goodloe Sutton les lui ont retirés.

Loin de démissionner ou de revenir sur ses écrits, le septuagénaire est allé encore plus loin dans un entretien au quotidien Montgomery Advertiser, publié lundi. Par «nettoyer» Washington, il a expliqué qu'il entendait une série de lynchages visant les «socialo-communistes». Il a également affirmé que le Ku Klux Klan ne s'était livré à des actes violents que parce qu'il y avait été contraint. Des recherches effectuées par le Montgomery Advertiser ont mis au jour une série d'autres articles à tonalité raciste, antisémite ou homophobe, publiés sur plusieurs années.