Asile et migration - Grèce: le Conseil de l'Europe dénonce les conditions de rétention des migrants

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Belga
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Le comité anti-torture du Conseil de l'Europe a de nouveau dénoncé lundi les conditions de rétention "largement inférieures aux norme" des migrants en Grèce et pointé des "allégations crédibles" de "mauvais traitements" infligés par la police à des demandeurs d'asile. "Les étrangers privés de liberté par les autorités grecques doivent être traités avec humanité et (...) leur dignité doit être respectée", rappelle le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) dans un rapport rédigé après une visite d'une dizaine de jours en Grèce en avril 2018.

"Les conditions de rétention étaient largement inférieures aux normes dans certains commissariats de police et postes des gardes-frontières", notamment dans le nord-est du pays, à la frontière avec la Turquie, "où les étrangers passaient la nuit dans deux cellules d'une saleté répugnante", écrivent les experts de l'organisation paneuropéenne.

Dans le même secteur, un centre de rétention était "tellement surpeuplé que les hommes seuls, les familles, les enfants et les femmes enceintes étaient entassés pendant des semaines, voire des mois, dans des locaux qui offraient à peine plus de 1 m2 d'espace par personne", s'indigne encore le CPT.

Le Comité mentionne également plusieurs "allégations crédibles" de violences policières (gifles, coups de poing, de pieds ou de matraque et violences verbales) à des étrangers retenus dans la région d'Evros et sur l'île de Lesbos.

Selon d'autres témoignages, des migrants auraient été refoulés sur la rive turque du fleuve Evros, frontière qui enregistre un nombre croissant de passages de migrants et qu'ils tentaient de franchir en bateau. Certaines personnes ont affirmé avoir été "brutalisées" par des "policiers et des gardes-frontières ou par des membres de commandos (para)militaires" durant ces opérations alléguées de refoulement.

Le CPT recommande "une nouvelle fois" aux autorités grecques "d'augmenter considérablement le nombre de foyers" pour les mineurs isolés et appelle Athènes à "revoir complètement (sa) politique concernant (leur) rétention".

Dans sa réponse publiée dans ce rapport, Athènes indique notamment "qu'aucune responsabilité disciplinaire de la police hellénique n'a été établie" en ce qui concerne les violences policières et souligne que les mauvais conditions dans la région d'Evros étaient notamment dues "à la pression migratoire".

En 2017, un précédent rapport du CPT dénonçait déjà les conditions de détention "inacceptables" de milliers de migrants, entassés dans des cellules "crasseuses" et surpeuplées, manquant de nourriture et d'eau potable et soumis à des violences policières.

source: Belga