L'Etat belge verse 2,7 milliards d'euros par an pour soutenir les énergies fossiles

Entre 2014 et 2016, l'Etat belge a distribué au moins 4 milliards d'euros par an d'avantages fiscaux aux énergies fossiles. Depuis lors, avec l'alignement des accises du diesel sur celles de l'essence, ce chiffre est descendu à environ 2,7 milliards, évalue une étude du WWF publiée mardi.
par
Belga
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Pour l'association environnementale, cette somme doit d'urgence être réorientée "vers des investissements dans une société neutre en carbone avec des mesures compensatoires pour ceux qui en ont besoin". L'étude rend compte à la fois des traitements fiscaux plus avantageux pour les énergies fossiles que pour d'autres sources d'énergie et des dépenses budgétaires directes de l'Etat. Le montant total de 2,7 milliards d'euros annuel provient principalement des taxes réduites pour les consommateurs (professionnels et particuliers) de mazout, du traitement avantageux des cartes de carburant dans les entreprises, de la non-taxation du kérosène des avions ou encore des remboursements partiels pour le diesel accordés aux chauffeurs de taxi et transporteurs de fret.

Déséquilibre

Il s'agit d'une évaluation "prudente" car plusieurs chiffres ne sont pas connus, d'après les auteurs, qui regrettent d'ailleurs le manque de transparence des autorités. "Il y a 3,5 fois plus de soutien gouvernemental pour le mazout que pour la rénovation et l'isolation des bâtiments", pointe en particulier le WWF. "Un ménage belge doté d'une voiture de société bénéficie en moyenne de 493 euros d'avantages fiscaux par mois. Or, l'Etat accorde 'seulement' 94 euros par mois pour un ménage qui utilise les transports en commun", relève-t-il également.

L'organisation recommande de "démanteler progressivement" les avantages accordés aux voitures de société, de limiter les cartes de carburants, de réduire les avantages fiscaux sur le mazout (avec des mesures sociales compensatoires) et de taxer tant le kérosène et que les billets d'avion. Parallèlement, il faudrait augmenter les aides à la rénovation et à l'isolation des bâtiments, stimuler les solutions de chauffage peu énergivores et investir dans les transports en commun, plaide l'ONG.