Charles Michel accuse Ecolo de "créer la perception que rien n'a été fait" en matière climatique

Le Premier ministre démissionnaire Charles Michel, qui s'est engagé lundi dans la campagne électorale en reprenant la présidence du MR, a porté sa première attaque mardi dans les médias à l'encontre d'Ecolo, accusé de "créer la perception que rien n'a été fait" en matière climatique.
par
Belga
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Dans des interviews en radio (La Première, RTBF) et en presse écrite (La DH, La Libre), M. Michel dit reconnaître de la sincérité chez certains Ecolo mais n'en dénonce pas moins "une forme d'arrogance chez certains (autres) qui veulent récupérer le mouvement citoyen sans entrer dans le fond du débat". "Tôt au tard, les partis politiques qui sont dans l'incantation et l'accusation devront montrer leurs propositions. Et leur impact sur le pouvoir d'achat, le développement économique. On ne réussira pas à relever le défi climatique sur un désert économique. Ni en faisant fuir par milliers les entreprises, stigmatisées."

Défense de son bilan

Ecolo est le parti qui connaît la plus forte progression ces dernières semaines dans les sondages, notamment à Bruxelles et dans le Brabant wallon, où M. Michel sera tête de liste du MR à la Chambre. Le chef de file des réformateurs se dit toutefois conscient que le MR doit "plus expliquer ce que l'on a fait et en faire davantage". Il cite comme acquis par son gouvernement les green bonds ("obligations vertes" qui doivent stimuler les investissements dans des projets durables), l'expansion des éoliennes offshore en Mer du Nord ou l'accord sur le plan national climat. Quant aux voitures de société, "c'est un sujet sur lequel on a commencé à agir avec le budget mobilité", défend-il.  "Mais attention aussi à ne pas appauvrir une classe moyenne pour qui la voiture est indispensable et représente aussi une forme de salaire".

Aux yeux de Charles Michel, le citoyen sera confronté à un "grand choix", entre le retour du débat institutionnel - avec un risque de blocage - ou la capacité de mener le débat sur l'économie, le social, la sécurité et le climat. "Je tire une leçon de l'élection précédente où j'avais affirmé que je préférais ne pas gouverner avec la N-VA. Pourquoi? Je n'avais pas anticipé que la N-VA serait prête à renoncer au programme séparatiste. De même, je ne peux anticiper les renoncements des autres partis après les élections." Quant à savoir si c'est le président du MR ou le Premier ministre qui s'exprime ainsi, Charles Michel le proclame: "je suis un et indivisible!" Il rejette les critiques de l'opposition qu'il assimile à des "injures" et réclame un débat de fond.