VIDEO. L'incroyable témoignage des journalistes de l'émission "Quotidien" arrêtés au Vénézuela

Les journalistes de "Quotidien", l'émission télévisée française présentée par Yann Barthès, ont raconté lundi leur détention pendant deux jours par les forces de l'ordre vénézuéliennes dans leur programme sur TMC.
par
Laura
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Pierre Caillé et Baptiste des Monstiers étaient en train de filmer aux alentours du palais présidentiel de Caracas avec un producteur local, mardi 29 janvier, quand ils ont été contrôlés. Ils étaient entrés sans visa de journaliste au Venezuela, pays traversé par une grave crise politique. "Au moment où l'on décide de partir pour le Venezuela, obtenir un visa de presse est très compliqué. (...) On s'est dit qu'il fallait y aller maintenant plutôt que d'attendre trois semaines ou un mois", a expliqué Baptiste des Monstiers.

? Retour sur l'arrestation et la détention de nos journalistes @BdesMonstiers et @piercaille mardi 29 janvier à Caracas, au Venezuela.

Ils se font d'abord contrôler deux fois par des policiers alors qu'ils filmaient le palais présidentiel avec un téléphone. ?#Quotidien pic.twitter.com/c1QvL3d1lG

— Quotidien (@Qofficiel) 4 février 2019

De véritables "montagnes russes"

Arrêtés par les forces de l'ordre, parfois menottés et sans possibilité de communiquer avec leur ambassade, les deux jeunes journalistes ont été transférés dans plusieurs lieux de détention, et notamment l'Hélicoïde, le siège des services secrets vénézuéliens. Ils y ont croisé trois journalistes de l'agence espagnole Efe, retenus eux aussi. À ce moment-là, "ils nous prennent pour des espions, du personnel diplomatique sous couverture, on ne sait pas très bien", a expliqué Baptiste des Monstiers. "Ça a été les montagnes russes", a souligné Pierre Caillé.

Dans cette prison, @BdesMonstiers, @piercaille ainsi que leur fixeur sont interrogés séparément, fouillés à nu et questionnés sur la DGSE car ils sont considérés comme des espions.#Quotidien pic.twitter.com/N8MTk8qVYR

— Quotidien (@Qofficiel) 4 février 2019

« Personne ne sait où t'es, tu n'as pas de droits, tu n'es pas chez toi. »@BdesMonstiers et @piercaille racontent les conditions de leur détention : un verre d'eau par jour pour deux, menottés jour et nuit.#Quotidien pic.twitter.com/yXAOqh2Hiz

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Avant d'être finalement libérés, @BdesMonstiers et @piercaille sont transférés dans un parking, où un policier ne leur donne pas de bonnes nouvelles…#Quotidien pic.twitter.com/HHcTHVM0w4

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Quid du respect de la liberté d'informer

Les deux journalistes ont été expulsés jeudi après que la France, notamment, a exigé leur libération. Plusieurs journalistes étrangers ont été arrêtés au Venezuela depuis le début de la crise, dont deux journalistes chiliens, arrêtés près du palais présidentiel, qui ont été expulsés eux aussi. L'ONG Reporters sans frontières a demandé au gouvernement de Nicolas Maduro le "respect de la liberté d'information" et dénoncé les confiscations de matériel (caméras, téléphones portables...) ainsi que la censure sur les radios et télévisons locales.

Sans mentionner explicitement les arrestations de ces jours-ci, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza a dénoncé sur Twitter le fait que des journalistes étrangers soient entrés dans le pays "sans réaliser auparavant la demande de permis de travail auprès de nos consulats".