Alex Vizorek, Nos Batailles, Girl : ce qu'on retiendra des Magritte du Cinéma 2019

Pour sa neuvième édition, les Magritte du Cinéma ont fait très fort ! Un vrai show digne des Oscars présenté par un Alex Vizorek en pleine forme. Sans oublier les notes d'humour belge, entre une danse des canards sur scène et des blagues en série sur la famille royale. Du côté des prix, l'émouvant ‘Nos Batailles' est le grand gagnant de la soirée avec cinq trophées en poche. Il est talonné par ‘Girl' et ses quatre prix. Petit tour d'horizon des moments forts de la soirée.
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stanislas.ide
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‘Nos Batailles', grand gagnant : La compétition était rude mais le joli drame du réalisateur de ‘Keeper' repart premier de classe avec cinq Magritte. Cette histoire d'un père (Romain Duris) se retrouvant seul avec ses deux enfants après le départ soudain et inexpliqué de sa femme rafle ainsi les Magritte du meilleur film, meilleur réalisateur (Guillaume Senez), meilleure actrice dans un second rôle (Lucie Debay), meilleur espoir féminin (Lena Girard Voss, sept ans seulement) et meilleur montage.

Alex Vizorek, décapant : Pour sa deuxième diffusion en live sur une chaîne publique (BeTV a laissé sa place à La Deux en 2018, il était temps), les Magritte ont tout misé sur le charisme et l'humour du maître de cérémonie. Et ils ont eu raison ! Alors qu'on se moquait encore hier du côté ronflant de cette cérémonie, Vizorek ouvre le bal avec un sketch rassemblant Antoine de Caunes, Florence Foresti et Edouard Baer, rien que ça ! A peine arrivé sur scène, il dégaine la mitraillette à vannes : « Il n'y a pas eu d'effet #metoo chez nous car le cinéma belge préfère niquer le tax shelter » … le ton est donné. Personne n'a été épargné, mais on notera surtout ses petites piques contre le Prince Laurent, présent dans la salle : « Le cinéma belge se plaint souvent de ne pas recevoir assez de sous, un peu comme vous en fait ».

‘Tueurs' repart (quasi) bredouille : Il menait la liste des films les plus nommés avec neuf catégories au compteur, et pourtant ‘Tueurs' ne repart qu'avec un seul trophée. Ce film de gangsters 100% belge réalisé par l'ex-truand François Troukens se contente du Magritte de la meilleure actrice… et quelle actrice ! Lubna Azabal, visiblement très étonnée de gagner le prix, récolte son troisième trophée, mais certainement pas le dernier.

Anne Gruwez, une juge dans la salle : La fameuse héroïne aux répliques cinglantes de ‘Ni juge, ni soumise' était bien là ! Le doute planait depuis que Luc Hennart, président du tribunal de première instance, lui avait interdit de participer à la cérémonie et de parler du film. Pas de quoi impressionner cette femme au caractère singulier. Alex Vizorek a pourtant tenté le coup en affirmant : « Anne Gruwez est dans la salle et c'est une bonne nouvelle. Mais elle ne peut pas s'exprimer, et ça aussi c'est une bonne nouvelle ». Quelque chose nous dit qu'on n'a pas fini d'entendre parler de cette histoire, d'autant plus que le film est nommé aux Césars du cinéma français…

Les vedettes : Un des objectifs avoués des Magritte est de contribuer à la création d'un star-system en Belgique. Certains des plus grands noms de la soirée étaient français, d'accord, mais les étoiles brillaient bel et bien au-dessus du fameux tapis bleu. Guillaume Galienne, Nicolas Maury (de la série Dix Pour Cent), François Damiens, Natacha Régnier, Laetitia Dosch, on ne savait plus où donner de la tête.

‘Girl' superstar : Alors qu'il n'a presque rien gagné aux prix Ensor du cinéma flamand, ‘Girl' corrige le tir et aligne fièrement ses quatre trophées (meilleur acteur pour Victor Polster, meilleur acteur dans un second rôle pour Arieh Worthalter, meilleur scénario et meilleur film flamand). Privé d'une nomination à l'Oscar du meilleur film étranger, ‘Girl' brise les barrières communautaires chez nous et prouve qu'un film bilingue peut briller sans compromis.

Les fausses bandes-annonces : Surfant sur l'idée que le cinéma belge est caricaturalement dramatique et social, l'équipe des Magritte a réalisé des bandes-annonces de films américains tournés ‘à-la-belge' : ‘Jurassic World 3' des Frères Dardenne où l'on découvre un tyrannosaure sans-le-sou qui finit à l'ONEM, ‘Uber Chauffeur' comme suite spirituelle de ‘Taxi Driver', le capitaine Jack Sparrow dans une suite de ‘Ni juge, ni soumise' baptisée ‘Ni Pirate, ni des Caraïbes'. De quoi maintenir le rythme d'un show fun et piquant, laissant présager le meilleur pour le dixième anniversaire des Magritte en 2020.

Stanislas Ide

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