Le président afghan appelle les talibans à des «pourparlers sérieux»

«J'appelle les talibans à montrer leur volonté afghane, à accepter l'exigence de paix des Afghans et à entamer des pourparlers sérieux avec le gouvernement afghan», a lancé le président afghan dans un discours télévisé depuis le palais présidentiel à Kaboul. Les autorités afghanes se plaignent d'avoir été exclues des discussions au Qatar et ont averti que tout accord entre les États-Unis et les talibans nécessitait l'approbation de Kaboul. Les talibans ont toujours refusé de parler directement avec le gouvernement afghan, qu'ils décrivent comme une «marionnette» de Washington.

«Nous voulons la paix, nous la voulons vite, mais nous la voulons avec un plan», a poursuivi M. Ghani. «N'oublions pas que les victimes de cette guerre sont des Afghans et que le processus de paix doit aussi être mené par les Afghans». Ashraf Ghani a prononcé cette allocution au lendemain d'une rencontre avec l'envoyé spécial américain, Zalmay Khalilzad, tout juste arrivé de Doha. M. Khalilzad a assuré M. Ghani que les États-Unis restent convaincus que «que la seule solution pour une paix durable en Afghanistan est un dialogue entre Afghans» et que son rôle consiste à «faciliter des pourparlers entre Afghans», a indiqué lundi la présidence afghane.

Zalmay Khalilzad est arrivé en Afghanistan dimanche soir après six jours de pourparlers entre représentants talibans et responsables américains à Doha. Les deux parties ont fait état de «progrès» dans les négociations. La durée sans précédent de ces pourparlers a fait naître l'espoir qu'un accord entre talibans et États-Unis puisse servir de base à des pourparlers de paix formels avec le gouvernement de Kaboul, même si de nombreux points d'achoppement subsistent.