Une vie de chasseur-cueilleur permettrait de rester en bonne santé

Si vous aviez prévu de perdre du poids en faisant de l'exercice cette année, c'est peine perdu. Des chercheurs de l'université de Duke ont étudié le peuple Hadza en Tanzanie et ont découvert que l'exercice n'était pas le meilleur des outils pour mincir.
par
Pierre
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Le peuple Hadza en Tanzanie est une population de chasseurs-cueilleurs dont la façon de vivre se rapproche énormément de celle des hommes du paléolithique.

Professeur d'anthropologie de l'évolution à l'université de Duke en Caroline du Nord aux Etats-Unis, à l'origine de cette étude, Herman Pontzer a étudié la santé et la physiologie de ce peuple durant une période de 10 ans environ.

Chaque jour, le peuple Hadza marche entre 4 et 7 kilomètres, chasse le gibier, récolte le miel, cueille des baies, recherche des tubercules, part en quête d'eau ou de bois pour se chauffer. "Les Hadza sont plus actifs en une journée qu'un Américain classique en une semaine", explique Pontzer.

Selon lui, le peuple Hadza jouit d'une excellente santé. L'obésité, les maladies cardiaques et le diabète sont extrêmement rares. La tension artérielle n'augmente pas avec l'âge, tout comme le tour de taille.

Un même nombre de calories brûlées 

Le professeur et son équipe ont pourtant découvert, après analyse des urines de 46 hommes et femmes du peuple Hadza, que le nombre de calories qu'ils brûlaient par jour était le même que celui des américains : 2.500 calories pour les hommes et 1.900 pour les femmes.

Pontzer est arrivé à la conclusion que le corps humain s'adapte à l'activité physique en économisant des calories sur d'autres processus physiologiques afin de contrôler la dépense énergétique totale. L'activité physique ne permettrait donc pas de perdre des calories, mais de garder une bonne santé. De nombreuses études ont montré que l'exercice réduisait le risque de cancer, de maladies cardiaques et de démence, il soulage par ailleurs du stress et améliore le sommeil.

Les données de la présente étude suggèrent que le surpoids est plutôt dû à la gourmandise qu'à la paresse, comme l'explique Herman Spontzer, c'est-à-dire que le fait manger trop fait prendre du poids, plutôt que le fait de bouger moins.

Herman Pontzer ne valorise pas pour autant le régime "paléo" très en vogue actuellement. Pour lui, la façon dont on considère l'alimentation des hommes du paléolithique dans le régime paléo est biaisée. L'anthropologue explique que la plupart des régimes des chasseurs-cueilleurs ne sont pas aussi riches en chair animale, et pauvre en glucide que le prétend ce régime.