Pollution de l'air par les navires: la France veut durcir les normes en Méditerranée

La France va proposer un renforcement drastique des normes antipollution de l'air pour les navires en Méditerranée d'ici 2020. Ce projet nécessite encore de rallier les pays riverains.
par
Camille
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Quelque 1.728 morts prématurées pourraient être évitées chaque année et les économies réalisées seraient au moins trois fois supérieures au coût d'adaptation des navires: une étude, commandée par la France et rendue publique vendredi à Marseille, plaide pour la mise en place en Méditerranée d'une zone internationale de limitation de la pollution des navires. Cela existe déjà en mer du Nord ou dans la Manche.

Les bénéfices pour la santé se concentreraient en Algérie, en Egypte, en Italie, en Grèce et en Turquie. Des vies seraient également épargnées en France. La pollution au dioxyde d'azote pourrait baisser à Marseille (-5,5 microgrammes/m3), Toulon (-5 µg/m3), Bastia (-3,4 µg/m3) ou Ajaccio (-4,8 µg/m3) mais surtout Nice (-8 µg/m3), selon cette étude.

L'entrée en vigueur d'une nouvelle réglementation internationale en 2020 doit déjà très largement améliorer les choses, avec une réduction par sept (0,5% contre 3,5%) du taux maximal de soufre dans le carburant utilisé. Mais le gouvernement français veut aller plus loin avec une zone de limitation de la pollution divisant encore par cinq (à 0,1%) le taux de soufre autorisé et réduisant les émissions d'oxyde d'azote.

La pollution de l'air est une préoccupation dans plusieurs grands ports de Méditerranée, en raison entre autres de la croissance du tourisme de croisière, dont les paquebots relâchent des panaches de fumée noire dans les ports. La justice aussi a commencé à s'attaquer au sujet en condamnant pour la première fois fin 2018 à Marseille le numéro un mondial du secteur, l'américain Carnival, pour pollution de l'air.