Voici pourquoi vous ne devriez pas faire le #10yearschallenge

Une journaliste américaine a récemment mis en garde les utilisateurs des réseaux sociaux contre le #10yearschallenge. Entre annonceurs et exploitation de reconnaissance faciale, ce nouveau challenge pourrait représenter un danger pour notre vie privée.
par
Clement
Temps de lecture 2 min.

Cela fait maintenant quelques jours qu'il inonde nos réseaux sociaux. Twitter, Facebook ou Instagram, vous n'avez probablement pas échappé au #10yearschallenge. Ce défi consiste à publier une photo de soi aujourd'hui aux côtés d'un cliché d'il y a dix ans. Mais ce nouveau challenge pourrait être moins inoffensif qu'il n'y parait. Kate O'Neill, journaliste pour Wired, met en garde contre les dérives de ce défi.

Elle avertit notamment les utilisateurs au danger que représente la reconnaissance faciale utilisée par Facebook depuis un an. Car si nos photos sont stockées sur le réseau social depuis notre inscription, ce challenge permet une contextualisation temporelle. Toute photo publiée sur les réseaux sociaux n'ayant pas forcément été prise au moment de sa publication. "Ce challenge permet une identification formelle et permet de reconnaître la personne dans des contextes et à des époques différentes" , explique Olivier Bogaert, Commissaire à la Computer Crime Unit à la RTBF. En plus de contextualiser dans le temps deux photos, les internautes publient généralement un contexte spatial ou social du type « Moi en 2009 devant l'Université, photo prise par Thomas ». Dès lors, c'est toute une partie de votre parcours de vie qui est connue.

Publicités, assurances, disparitions

Pour la journaliste, ces nouvelles données collectées par Facebook ne représentent pas un danger en soi. Les utilisateurs doivent juste être conscients qu'elles puissent être utilisées, au mieux, par des annonceurs. Au pire, ces photos avant/après pourraient avoir une réelle utilité pour les compagnies d'assurances par exemple. Si la compagnie vous voit vieillir « plus vite que la normale » sur les photos, vous pourriez payer plus cher votre assurance vie.

Mais tout n'est pas noir pour autant et la reconnaissance faciale a aussi des aspects positifs. A New Dehli, 3.000 enfants disparus en 2018 ont été retrouvés grâce à cette nouvelle technologie. Kate O'Neill souhaite juste mettre les utilisateurs en garde. « Nous devons réfléchir à nos interactions avec les nouvelles technologies en ayant en tête les données que l'on produit et la manière dont elles peuvent être utilisées ».