Un maire polonais décède des suites d'une attaque au couteau

Le maire du grand port polonais de Gdansk, Pawel Adamowicz, 53 ans, blessé au couteau dimanche soir par un agresseur lors d'un événément public, est décédé, a annoncé lundi un médecin de l'hôpital universitaire de sa ville.
par
Clement
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«En dépit de tous nos efforts, on n'a pas réussi à le sauver», a dit le docteur Tomasz Stefaniak. Opéré pendant la nuit durant cinq heures, Pawel Adamowicz avait perdu énormément de sang. L'agression a provoqué un choc en Pologne, pays qui n'a pratiquement pas connu d'incident violent de ce genre depuis la chute du communisme il y a trente ans, hormis l'assassinat par balle à Lodz en 2010 d'un membre du PiS (Droit et Justice, conservateur) par un homme jugé responsable de ses actes. Il avait invoqué sa «haine» de ce parti alors dans l'opposition.

Certains commentateurs se demandent si l'attaque de Gdansk a été favorisée par la violence du débat politique entre le PiS aujourd'hui au pouvoir et l'opposition centriste. L'agresseur, un homme de 27 ans sorti de prison il y a peu après avoir purgé plus de cinq ans de détention pour des attaques à main armée contre des banques, s'en est pris au principal parti d'opposition, la Plateforme civique (PO).

Des motivations personnelles

Avant d'être interpellé sur le podium où il a poignardé M. Adamowicz, cet homme a affirmé avoir été jeté en prison, alors qu'il était innocent, et «torturé» par la PO, soutien de la candidature de M. Adamowicz aux municipales de l'automne dernier. «C'est pourquoi Adamowicz meurt», a-t-il lancé.

Mais d'après les premiers renseignements, les motivations de l'agresseur semblent plus personnelles que politiques. Lors de son séjour en prison, sa santé psychique se serait fortement dégradée, selon les médias. Le président polonais Andrzej Duda, le Premier ministre Mateusz Morawiecki, et la quasi-totalité des responsables politiques, au pouvoir et dans l'opposition, ainsi que plusieurs hauts responsables européens dont le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, ont exprimé leur solidarité avec M. Adamowicz.