PHOTOS. En Turquie, une cité remplie de châteaux laissée à l'abandon

A Mudurnu, une ville du nord-ouest de la Turquie, 350 villas d'un style ressemblant aux châteaux français sont laissées à l'abandon à cause de la chute du prix du pétrole.
par
Clement
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On se croirait sur le lieu de tournage d'un film ou dans un parc d'attention. En 2014, la ville de Mudurnu lance le projet  « Buri Al Babas ». A terme, ce sont 732 villas et un centre commercial qui doivent voir le jour dans cette cité turque. Le but était d'accueillir des riches investisseurs étrangers dans des villas ressemblant à des châteaux français.

Problème, le groupe Sarot, à l'origine du projet, a fait faillite après que plusieurs clients n'ont pas pu payer les villas qu'ils avaient achetées dans ce projet de 175 millions €. Au total, Sarot avait déjà vendu 351 villas principalement à des investisseurs des pays du Golfe. Mais certaines ventes ont été annulées, alors que 86 millions € avaient déjà été engagés dans ce projet et que 80 % des 351 villas vendues étaient déjà sorties de terre. A l'origine du problème: les difficultés rencontrées par les investisseurs du Golfe, liées notamment à la chute du prix du pétrole, ainsi que l'impact négatif des fluctuations économiques sur les prix en Turquie.

AFP / A. Altan

De nombreuses faillites

Le cas de Sarot est loin d'être isolé en Turquie. La construction a été l'un des moteurs assurant à l'économie une solide croissance depuis l'arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan en 2003, mais le secteur s'est replié de 5,3% sur un an au troisième trimestre 2018, et les difficultés s'accumulent. « Sur quatre entreprises demandant à être placées sous le régime des faillites ou se déclarant en faillite, trois relèvent du secteur de la construction », explique Alper Duman, professeur associé à l'Université d'économie d'Izmir. En 16 ans, 10,5 millions d'appartements ont été construits mais seulement 8 millions sont utilisés en Turquie.

AFP / A. Altan