Proximus: Le plan prévoirait 1.900 départs et 1.250 engagements

Le plan de restructuration envisagé chez Proximus impliquerait 1.900 départs et 1.250 embauches, a indiqué mercredi midi le ministre de l'Emploi Kris Peeters (CD&V), après une rencontre avec la CEO de l'opérateur Dominique Leroy en présence du Premier ministre.
par
Pierre
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A la suite des premières informations faisant état d'une restructuration de l'opérateur téléphonique et de la menace pesant sur 2.000 emplois, le Premier ministre avait annoncé qu'il convoquait la direction de Proximus ce mercredi.

"On nous a dit: d'un côté, on va engager des gens, il est question dans les filiales de 1.250, et de l'autre côté, on examine comment on pourra ou on devra se séparer de 1.900 personnes", a expliqué M. Peeters. "On a dit aussi que ces 1.900 n'étaient pas définitifs. C'est une situation délicate".

"Il est important de dire que tout le monde devra prendre ses responsabilités et que nous sommes très préoccupés par les possibles pertes d'emplois", a-t-il ajouté.

Le nombre d'emplois menacés n'est pas encore précis, a souligné pour sa part le ministre des Télécommunications, Philippe De Backer. Selon lui, le plan de "transformation" de l'entreprise doit lui permettre de rester compétitive dans un marché numérique en plein changement.

"De nouveaux profils seront nécessaires chez Proximus afin de se préparer à ce changement. Il faudra de toute façon en recruter. De l'autre côté, la concertation sociale sera aussi nécessaire", a ajouté le ministre.

Le gouvernement a demandé plus d'informations sur la façon dont le plan sera mis en oeuvre.

"On a évoqué certains chiffres. Nous avons demandé plus de précisions. C'est une entreprise cotée en bourse, je dois donc garder les discussions confidentielles. Mais nous sommes en train d'examiner la façon de conserver la compétitivité de Proximus et d'organiser la concertation sociale", a encore indiqué le ministre qui a dit vouloir éviter les licenciements secs ou à tout le moins les limiter à un "minimum".

L'entreprise ne souhaite pas réagir

Proximus ne peut pas réagir pour le moment aux déclarations du ministre fédéral de l'Emploi Kris Peeters sur des départs et embauches à venir au sein de l'opérateur télécom dans le cadre d'un plan de transformation, a indiqué un porte-parole.

L'entreprise renvoie une nouvelle fois à la communication qui est prévue jeudi matin avant l'ouverture de la Bourse de Bruxelles. D'ici là, la cotation de l'action y restera suspendue.

"Nous enverrons une communication externe tôt demain matin et cela restera ainsi", a fait savoir un porte-parole de l'opérateur. "Nous n'allons pas réagir aujoud'hui à des déclarations."

Une commission paritaire extraordinaire est prévue jeudi à 8h au siège de Proximus. Les syndicats devraient y recevoir davantage d'explications de la direction sur "l'optimalisation des coûts" voulue par celle-ci.

"La CEO de Proximus prend ses responsabilités"

La CEO de Proximus, Dominique Leroy, prend ses responsabilités en vue de positionner son entreprise face à la concurrence à venir, a estimé la fédération de l'industrie technologique Agoria.

"C'est une réaction normale de CEO qui prépare sa société aux difficultés futures", a commenté Marc Lambotte, directeur d'Agoria.

Ce dernier pointe la concurrence européenne à laquelle doit faire face Proximus et la situation sur le marché domestique où un quatrième acteur est annoncé dans le secteur des télécoms. "Si un casseur de prix arrive sur le marché, ça aura un impact incontestable sur la stratégie des autres acteurs", affirme M. Lambotte.

Les opérateurs actuels investissent en outre énormément dans le déploiement de la 5G, rappelle-t-il.

Le secteur des télécoms emploie 21.000 personnes en Belgique, selon Agoria. "L'environnement compétitif est le même pour tout le monde", souligne Marc Lambotte pour qui les mesures décidées chez Proximus en matière d'emploi pourraient très bien être prises par les autres opérateurs.