La justice ordonne le gel d'une partie des royalties des ventes d'albums de Johnny Hallyday

La justice française a ordonné mardi le gel d'une partie des revenus tirés des ventes d'albums de Johnny Hallyday, indique BFM TV.
par
Laura
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Il s'agit d'un énième épisode dans la saga de l'héritage du chanteur français, décédé voici un an. Deux de ses enfants, Laura Smet et David Hallyday, contestent le testament de l'idole des jeunes pour réclamer leur part d'héritage, comme le prévoit le droit français.

Johnny Hallyday a choisi de léguer l'ensemble de sa fortune à sa dernière épouse, Laeticia Hallyday, et leurs deux filles, Jade et Joy, sans rien laisser à ses deux aînés. Depuis la révélation du testament, Laura Smet et David Hallyday sont engagés dans une bataille judiciaire pour récupérer ce qu'ils estiment leur revenir de droit. En France, on ne peut déshériter ses enfants mais le testament du chanteur a été rédigé en Californie, où Johnny résidait à la fin de sa vie.

Première victoire pour Laura et David Hallyday

Dans cette saga qui passionne les Français, un nouvel épisode a été conclu ce mardi. Le tribunal de grande instance de Paris a ordonné le gel d'une partie des royalties versées par les maisons de disque à l'artiste, soit les pourcentages des ventes d'albums versés au chanteur, quand il était vivant, et à sa veuve Laeticia selon le testament américain. Laura Smet et David Hallyday obtiennent partiellement gain de cause: 37,5% des sommes détenues par Universal, Warner et Sony depuis le 1er janvier 2018 sont bloquées. Il s'agit de la partie qui leur reviendrait si le droit français s'appliquait. Ils réclamaient le blocage de 75% des revenus, incluant également les parts de Jade et Joy, les deux autres filles du chanteur. Le tribunal a estimé dans sa décision qu'il existait un risque de "dommage imminent" pour David et Laura, justifiant le gel de ces redevances.

Un enjeu financier de taille

Ce risque est incarné par l'existence d'un trust en Californie établi au seul bénéfice de Laeticia Hallyday. Dans son testament, Johnny Hallyday a ordonné le transfert de l'ensemble de son patrimoine après son décès dans le giron de ce trust, baptisé JPS - pour Jean-Philippe Smet. Or, en juillet, la Bank of America, désignée gérante du trust, a formulé une demande devant la cour supérieure de Californie pour transférer au sein du JPS trust l'ensemble des redevances dues par les majors Sony, Universal et Warner, qui ont accompagné Johnny tout au long de sa carrière. Bank of America a depuis démissionné de son rôle de trustee (gérant), mais reste en charge du trust dans l'attente de la désignation de son successeur. Une audience est prévue le 22 janvier en Californie pour étudier la requête formulée par la banque.

Si la justice américaine ordonnait le transfert de l'ensemble des redevances dans le giron du trust, elles y entreraient "de manière quasiment irréversible", a jugé le tribunal de grande instance de Paris. David Hallyday et Laura Smet seraient alors dans l'impossibilité "de recouvrer la part successorale à laquelle ils pourraient prétendre", si la justice française leur donnait droit à une part d'héritage. Aucun des avocats n'a souhaité réagir après cette décision.

L'enjeu financier est de taille: l'album posthume du rockeur "Mon pays c'est l'amour", sorti le 19 octobre, s'est notamment écoulé à plus d'un million d'exemplaires en quelques semaines. En avril, la justice avait déjà ordonné le gel d'une partie des avoirs de Johnny Hallyday, notamment ses propriétés immobilières françaises, à la demande de ses deux aînés.