Belgodyssée: «Leander peut tout simplement être lui-même et ça, c'est magnifique!»

Tout le monde a droit à des loisirs, comme le stipule l'article 24 de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
par
Laura
Temps de lecture 3 min.

Dans la pratique, nous remarquons toutefois que ce n'est souvent pas aussi évident pour les personnes handicapées. Mais certaines histoires nous montrent que c'est possible. C'est ainsi que nous avons rencontré Leander, qui malgré son handicap peut quand même profiter d'une plaine de jeux avec d'autres enfants.

«Leander a en fait participé à la plaine de jeux parce qu'il accompagnait sa grande sœur», explique sa maman, Lien Depoorter. «Il avait quatre ans à l'époque et il aimait y aller parce que tous ses copains de l'école y étaient aussi.» Six ans ont passé et Leander a été diagnostiqué TSA (Trouble du Spectre de l'Autisme, ndlr). Il a dû quitter son école pour aller dans l'enseignement spécial, mais il voit encore toujours ses anciens copains de classe. Grâce à l'approche inclusive de la plaine de jeux de Wetteren.

S'ÉCOUTER LES UNS LES AUTRES

Cette approche inclusive ou inclusion repose sur deux grands piliers, comme l'explique l'animatrice en chef Phaedra Van Driessche. «D'un côté, nous essayons d'offrir une plus grande structure. C'est utile pour tous les enfants, mais certainement aussi pour Leander. C'est ainsi que nous avons un panneau près de l'entrée sur lequel tout le monde peut immédiatement voir ce qu'il y a à faire aujourd'hui, et quel animateur se tient où. Généralement, les journées se passent de la même manière», précise Phaedra Van Driessche. «D'un autre côté, nous donnons aussi aux enfants une grande liberté. Dans le cas de Leander, c'est O.-K. s'il ne veut pas participer avec les autres. Il peut alors tout simplement regarder et il en retire autant de plaisir.»

«Quand le diagnostic d'autisme a été posé chez Leander, nous l'avons immédiatement dit à son responsable», déclare Lien, sa maman. «Nous lui avons dès lors laissé le choix: voulez-vous continuer avec lui ou alors l'histoire s'arrête ici et maintenant? Leur réaction a été que Leander était encore toujours le même garçon, quelle que soit l'étiquette qu'il porte maintenant. Ils ne voyaient aucune raison pour laquelle il ne pourrait plus venir.» La maman de Leander insiste cependant sur le fait qu'une bonne communication est importante. «Si quelque chose ne va pas, ce qui est toujours possible, le responsable m'en parle. Je prends le temps d'écouter leur vécu.»

UN ÉLÉMENT D'UN TOUT

Pour pouvoir garantir un fonctionnement inclusif, une formation est toutefois nécessaire. C'est aussi l'avis de Phaedra Van Driessche. «Nous demandons à tous nos animateurs de suivre un cours de base pour animateur. Ils sont alors formés pendant une semaine à la maîtrise de toutes les compétences dont ils ont besoin chez nous. Pendant cette semaine, des moments sont aussi prévus spécifiquement sur l'inclusion.» Si certains animateurs ont encore tout de même des problèmes avec des situations déterminées, la plaine de jeux prévoit d'office des périodes de formation supplémentaires.

«Leander peut tout simplement être Leander et ça, c'est magnifique!», ajoute encore sa maman. «Les attentes sont placées moins haut pour lui. Ils tiennent compte de ce dont il est capable et pas de ce dont il n'est pas capable.» Elle admet aussi qu'il y a de moins beaux côtés à cette histoire. «Certains parents ont du mal à comprendre qu'il participe avec des enfants normaux. C'est surtout avant qu'on nous faisait ce genre de remarques. Ce qui est dommage à nos yeux, car c'est justement cette inclusion qui peut être enrichissante. L'ouverture permet à des enfants comme Leander de devenir un élément d'un tout. Sans pour autant qu'ils soient moins ou plus que le reste.»

 

Qui suis-je?

Nom: Pieter Van der Elst

Âge: 22 ans

Études: Bachelier en Journalisme (Erasmushogeschool Brussel)

Domicile: Schepdaal

La Belgodyssée, une initiative de la RTBF et de la VRT, en partenariat avec le Fonds Prince Philippe, Metro et L'Avenir, favorise la collaboration entre journalistes en herbe issus des différentes communautés de notre pays.

Très concrètement, les jeunes travaillent en duos bilingues. Cette édition est consacrée à la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui fête ses 70 ans cette année. Pieter Van der Elst explique comment des enfants handicapés peuvent aussi profiter des plaines de jeux.