L'Allemagne veut modifier la loi interdisant la "publicité" pour l'avortement

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Belga
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La coalition allemande est parvenue à un accord intermédiaire sur une loi controversée punissant les médecins qui fournissent des informations sur l'avortement. L'interdiction de cette "publicité" subsistera, mais le gouvernement veut clarifier la situation pour les docteurs et hôpitaux qui souhaitent rendre public le fait qu'il offrent ce service. Le fait pour des médecins de faire de la "publicité" pour la pratique de l'avortement est un crime aux yeux du Code pénal allemand, même si la pratique est légale en Allemagne au cours des 12 premières semaines de grossesse.

L'utilisation du terme "publicité" dans la loi irritait des féministes et gynécologues qui se sont trouvés en infraction.

Le bloc conservateur de la chancelière Angela Merkel - la CDU et la CSU - ont longtemps refusé d'apporter quelque changement à la législation, tandis que le SPD, partenaire social-démocrate dans la coalition, a appelé à une réforme il y a quelques mois.

Bien que l'interdiction de publicité ait été ignorée depuis des années, le débat a repris plus tôt cette année lorsqu'un médecin a été poursuivi pour avoir rendu publics ses services sur le site internet de son cabinet de gynécologie.

A la fin de l'an dernier, une autre gynécologue avait été condamnée à une amende de 6.000 euros pour avoir également déclaré sur son site internet qu'elle effectuait des interruptions de grossesse. Le tribunal avait estimé qu'il s'agissait de publicité interdite.

Le médecin avait déclaré qu'elle remplissait son obligation éthique de fournir autant d'informations que possible aux femmes qui envisageaient de mettre fin à une grossesse. "Je ne l'ai pas fait pour attirer des femmes, elles viennent de toute façon. Je n'ai pas besoin de ça", avait-elle dit.

La nouvelle présidente de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer, a souligné que "la protection de la vie d'enfants nés ou à naître est primordiale" pour son parti. Pour cette raison, il était bon qu'une interdiction de la publicité subsiste dans la loi, a-t-elle tweeté mercredi.

Les partis de la coalition doivent se revoir en janvier afin de poursuivre la discussion autour de ce dossier et mettre un projet de loi sur la table.

Source: Belga