Les publicités ciblées peuvent raviver de très grandes douleurs

Nous savons tous que nos recherches sur le web sont pistées pour nous envoyer des publicités ciblées. Mais Facebook, Twitter et autre Instagram ne se rendent pas toujours compte de la douleur que cela peut engendrer. Surtout pour une maman qui a perdu son bébé.
par
Pierre
Temps de lecture 2 min.

"Chers géants du web. Je sais que vous saviez que j'étais enceinte..." C'est par ces mots que Gillian Brockell, journaliste au Washington Post, a entamé une lettre ouverte à destination de Facebook, Twitter et autre Google. Elle y dénonce en effet les effets pervers d'une telle pratique lorsque l'on vit un deuil.

Comme pour bon nombre de femmes enceintes, ses recherches sur internet ont clairement indiqué aux annonceurs qu'elle attendait un heureux événement, que ce soit via des  hashtags sur Instagram, ou des publicités suggérées par Facebook.

Elle avait également créer un 'event' pour une fête entre amies, et passer des commandes en lignes pour préparer la venue de l'enfant.

Oui mais voilà... "Ne m'avez-vous pas également vu rechercher 'fausses contractions' ou 'le bébé ne bouge plus'?", ajoute-elle dans la lettre. "Et quand j'ai mis en ligne une publication avec les mots-clés 'dévastée', 'problèmes' et 'mort-né'? Et les 200 emojis qui pleurent de mes amis? N'était-ce pas aussi quelque chose que vous auriez pu analyser?"

Car, en effet, Gillian Brockell a donné naissance à un enfant mort-né. Malgré cela, "lorsque vous rentrez chez vous de l'hôpital, avec les bras les plus vides du monde...", les publicités et les suggestions d'achats, elles, ne disparaissent pas.

"Cette publicité ne me concerne pas"

"Et quand des millions de personnes au cœur brisé ont cliqué sur 'Je ne veux plus voir cette publicité'", parce que "cette publicité ne me concerne pas, savez-vous ce qu'il se passe, chers géants du web? Vos algorithmes pensent tout simplement que l'on est devenue maman."

Et de conclure cette lettre poignante, re-partagée des dizaines de milliers de fois sur twitter, par: "Si vos algorithmes sont suffisamment intelligents pour comprendre que j'étais enceinte, ou que j'ai accouché, ils doivent être capables de réaliser que mon bébé est mort."

Mais peut-être que ces algorithmes l'ont au contraire bien compris. Le lendemain de ce post daté du 11 décembre, Gillian Brockell voyait apparaître en guise de suggestions des publicités pour... l'adoption.