L'auteur de l'attaque de Strasbourg, un radicalisé au lourd passé judiciaire

Identifié mais toujours en fuite, l'auteur présumé de l'attaque qui a fait trois morts et 13 blessés mardi soir en France sur le Marché de Noël de Strasbourg (est), est un homme de 29 ans qui s'est radicalisé et présente un lourd passé judiciaire.
par
Clement
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Plus de 600 policiers et gendarmes étaient toujours mobilisés mercredi, à la recherche de celui qui a «semé la terreur» selon les mots du ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner, en tirant au pistolet automatique sur plusieurs personnes dans le centre de la ville de Strasbourg, vers 20H00. L'homme a été blessé par des militaires du dispositif de sécurité Sentinelle avant de prendre la fuite. Selon une photo d'identité, le suspect a les yeux et les cheveux noirs, sourcils épais, et courte barbe.

Né à Strasbourg en 1989, il est fiché S depuis 2016 par les services antiterroristes, après un passage en prison de 2013 à 2015 au cours duquel il a attiré l'attention des services de renseignements pour des violences, pour la radicalisation de sa pratique religieuse, et son prosélytisme. C'est à ce titre qu'il était suivi de «manière assez sérieuse» depuis sa sortie de prison fin 2015, a expliqué le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez sur la radio France Inter.

Pas connu pour des faits de terrorisme

S'il a un casier judiciaire «assez important» - une vingtaine de condamnations de droit commun en France et en Allemagne où il a également été incarcéré (violences, vols, destructions...) selon une source proche - ce «radicalisé» n'a «jamais été connu pour des délits liés au terrorisme», a insisté M. Nuñez, démentant que l'homme avait essayé de se rendre en Syrie. Le secrétaire d'Etat a aussi appelé à la prudence quant à la motivation terroriste, pour l'heure «pas encore établie» même si la section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête.

En prison, l'homme «incitait à la pratique de la religion sous une forme radicale, mais rien ne permettait de détecter un passage à l'acte dans sa vie courante», a ajouté le secrétaire d'Etat. Avant l'attaque de mardi, le fuyard était déjà recherché mais dans une affaire distincte, un vol à main armée avec «sa bande de malfrats» en août 2018 «qui aurait mal tourné», avec une tentative d'homicide, selon une source proche de l'enquête.

Il devait pour cette affaire être interpellé mardi matin par les gendarmes et les fonctionnaires de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) mais l'homme n'était pas chez lui. Une grenade et un pistolet ont été retrouvés à son domicile. Si ses motivations précises restent à établir, le parquet antiterroriste a estimé les indices suffisants pour ouvrir une enquête pour «assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste».