COP24: Nous allons toujours tout droit vers les +3°C

Les engagements pris ou envisagés jusqu'ici par les États pour lutter contre le réchauffement climatique, à supposer qu'ils soient respectés, conduiraient la planète à un réchauffement de 3°C en 2100, par rapport à l'époque pré-industrielle, selon une actualisation du "Climate Action Tracker (CAT)" publiée mardi à l'occasion de la COP24 à Katowice (Pologne).
par
Pierre
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L'Accord de Paris, adopté en décembre 2015 et entré en vigueur en novembre 2016, a pour objectifs de contenir la hausse mondiale des températures bien en-deça de 2°C et si possible à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

Un récent rapport du Giec, le groupe intergouvernemental d'experts sur le climat, estime qu'il est encore possible, et plus que souhaitable au vu des conséquences en matière d'évènements météorologiques extrêmes, de rester sous la barre de +1,5°C.

Mais cela nécessiterait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de près de 50% d'ici 2030 par rapport à 2010. A l'heure actuelle, les mesures de l'Organisation météorologique mondiale montrent que la hausse des températures moyennes au niveau mondial atteint déjà plus d'1°C.

Des progrès et des reculs

Selon le "Climate Action Tracker", réalisé par l'institut Climate Analytics, la société de consultance Ecofys et le centre de recherche NewClimate Institute, sur base de l'analyse des politiques climatiques de 32 pays, des progrès ont été enregistrés dans certains pays ces derniers mois mais ils ont été contrariés par des reculs ailleurs.

Ainsi, l'Argentine, le Canada, le Chili, le Costa Rica, l'Éthiopie, l'Union européenne, l'Inde et le Maroc sont crédités "de pas significatifs" dans la bonne direction.

En revanche, d'autres gouvernements "retardent le mouvement mondial", notamment en Australie, au Brésil, en Indonésie, en Russie, aux Émirats arabes unis et aux Etats-Unis, "et beaucoup de ces pays commencent à voir la réalité des conséquences du changement climatique", relève le CAT.

L'étude s'inquiète également de la hausse, pour la seconde année consécutive, des émissions de gaz à effet de serre de la Chine, le premier émetteur mondial.

"Il y a deux mois (avec la publication du rapport du Giec, NDLR), le monde a reçu un message fort de la part de la communauté scientifique selon lequel il est possible de garder le réchauffement à 1,5°C. Mais nous devons encore voir cela se traduire en action en termes de ce que les gouvernements sont prêts à mettre sur la table", résume le CEO de Climate Analytics, Bill Hare.