Le vent qui souffle sur Mars écoutable pour la première fois grâce à InSight

Les humains peuvent écouter le vent martien pour la première fois, sous la forme d'une vibration sourde enregistrée par la sonde InSight et diffusée vendredi par la Nasa.
par
ThomasW
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Les coups de vent ont été enregistrés par le sismomètre embarqué à bord de la sonde, ainsi que par un capteur de pression. Le vent a fait vibrer les panneaux solaires d'InSight, et c'est cette vibration que l'appareil a enregistrée et envoyée sur la Terre.

"Ce sont les quinze premières minutes de données" d'un des sous-composants du sismomètre, a expliqué Thomas Pike, responsable scientifique de cet instrument, de l'Imperial College à Londres. "C'est un peu comme un drapeau flottant dans le vent", a-t-il expliqué.

Un son qui vient d'un autre monde

Mais "le son a vraiment l'air de venir d'un autre monde, ce qui est exactement le cas". Le sismomètre est pour l'instant toujours sur l'atterrisseur lui-même. Dans quelques semaines, une fois sur le sol, pour écouter les vibrations traversant l'intérieur de Mars, comme des tremblements de terre ou des impacts de météorites dont l'onde de choc se réverbérerait sur toute la planète. Quand il sera au sol, il sera protégé par un dôme afin de ne pas être perturbé par les vibrations venant du vent ou de la surface. Les chercheurs de la mission ont expliqué que la faible densité de l'atmosphère martienne (1% de l'atmosphère terrestre) modifiait la perception du vent, ce qui se traduit par de basses fréquences.

Thomas Pike le décrit comme un "grondement lointain". "Notre oreille n'est pas habituée à reconnaître ce son", a-t-il dit. En 1976, les atterrisseurs américains Viking 1 et 2 avaient aussi capté le vent martien sur leurs sismomètres, mais ils étaient de moins bonne qualité, et enregistraient des fréquences qui ne permettaient pas à l'oreille humaine d'écouter les sons.

48 photos déjà transmises

InSight a atterri le 26 novembre et semble en bon état jusqu'à présent. Ses panneaux solaires sont dépliés et rechargent les batteries. Ses deux appareils photo ont transmis 48 photos de l'engin et de son environnement immédiat, une plaine apparemment parsemée de quelques cailloux. Dans les deux à trois prochains mois, les ingénieurs de la Nasa déposeront à la surface, grâce à un bras articulé robotique, deux instruments, le sismomètre et une sonde qui ira mesurer la température à quelques mètres de profondeur.