Des auto-pompes contre les gilets jaunes

Quelques centaines de "gilets jaunes" se sont rassemblés, vers 12h30, à hauteur du carrefour au milieu de la rue Belliard et de la rue Lambermont à Bruxelles. En riposte aux jets de projectiles, la police a lancé de l'eau sur les manifestants avec des auto-pompes, a indiqué la porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles Ilse Van de keere.
par
Pierre
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Les gilets jaunes étaient surtout mobilisés aux carrefours Trône et Arts-Loi sur la petite ceinture avant de se regrouper à hauteur de la rue Belliard. De nombreux embarras de circulation étaient à signaler dans le secteur.

Les tunnels ont été fermés à la circulation sur ce tronçon. Les tunnels Arts-Loi (direction centre) et Cinquantenaire (direction centre) ainsi que le haut de la rue de la Loi avaient déjà été fermés plus tôt à la circulation.

Des boules de billard ont notamment été lancées contre les policiers. Les manifestants ont aussi utilisé des fumigènes et des pétards. Beaucoup ont fait le déplacement depuis la Wallonie.

"On est ici pour faire comprendre au gouvernement que nous on a rien pendant qu'eux ils ont tout", a défendu un manifestant de Braine-l'Alleud, père de 4 enfants.

"Les politiciens gagnent des 6.000 € net par mois et nous des 800 par mois, sans compter le prix de l'essence, les taxes... Nous, avec 1.200 €, on doit élever des enfants, payer un loyer, payer des factures... C'est de l'esclavagisme. (...) Pendant que eux vivent comme des princes, nous on vit comme des chiens".

Deux voitures en feu

Après que la police a lancé des jets d'eau sur les manifestants, elle a chargé les manifestants dans le haut de la rue de la Loi.

Ilse Van de keere explique que les manifestants ont lancé divers projectiles, entre autres des pierres, à l'encontre des policiers, ce qui a motivé la décision de charger les participants pour les disperser.

Par après, un projectile a mis le feu à un véhicule de police. Des gaz lacrymogènes ont été employés par les agents des forces de l'ordre.

Belga / Eric Lalmand

Ilse Van de keere avance que les policiers n'ont fait que riposter aux manifestants, mais certains participants attribuent l'origine des troubles à la police : "Il n'y avait aucun débordement quand ils ont fait intervenir les auto-pompes", estime un des manifestants.

"C'est un carnage. Je suis d'accord avec les casseurs, car c'est la police qui a commencé. La police a commencé à taper rue de la Loi alors qu'il n'y avait pas non plus de débordement. (...) Ils se permettent de gazer des femmes et des enfants, alors que ce sont les citoyens qui les paient".

Il n'y a pas eu pour l'instant de nouvelles arrestations. Sur la soixantaine d'interpellations effectuées en milieu de matinée, il y a tout du moins quelques arrestations judiciaires, a indiqué Ilse Van de keere, qui ne peut pas pour l'instant donner un bilan détaillé.

Des violences "incompréhensibles", selon Jan Jambon

Les violences à l'égard de la police "qui fait chaque jour de son mieux pour protéger les citoyens et la société sont incompréhensibles", a estimé sur Twitter le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon (N-VA). "C'est scandaleux", a-t-il ajouté.

Belga / E. Lalmand

De son côté, le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close a annoncé que cette manifestation était désormais formellement interdite. Toute personne continuant manifester sera arrêtée, a-t-il ajouté.

La manifestation annoncée, puis annulée, n'a finalement pas fait l'objet d'une demande d'autorisation. Elle a été tolérée tant qu'elle se déroulait dans le calme, a expliqué en substance le bourgmestre.