RDC: le patron du fleuron minier congolais en guerre contre les ONG anti-corruption

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Belga
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Le patron du fleuron public minier congolais Gécamines, Albert Yuma, a menacé mercredi d'attaquer en justice les ONG anti-corruption qui dénoncent régulièrement des détournements de fonds en République démocratique du Congo. A l'approche des élections du 23 décembre, M. Yuma, un proche du président Joseph Kabila, a accusé ces ONG de considérer que les "Noirs" sont "congénitalement corrompus", au cours d'une conférence de presse à Kinshasa.

"Oui, ces ONG sont des ennemies de la RDC (République démocratique du Congo) et il faut les considérer comme telles", a-t-il lancé en citant les rapports de la Fondation Carter, d'Enough project, Global Witness.

En 2017, la Fondation Carter avait notamment estimé que 750 millions de dollars avaient disparu de la comptabilité de la Gécamines sur la période 2011-2014. Global Witness avait qualifié la Gécamines de "Distributeur automatique du régime" du président Kabila.

"Nous allons initier des procédures en justice contre ces ONG et nous le ferons chaque fois qu'elles vont continuer à dégrader notre image et celle de notre pays", a déclaré M. Yuma, qui est également président du puissant syndicat patronal FEC.

En présence de cadres de la Générale des Carrières et des Mines (Gécamines), il a dénoncé les "mensonges" des ONG sur les détournement de fonds, absence de contribution au budget de l'Etat et d'investissements.

Ces ONG "jouent le rôle d'idiot utile au profit du capitalisme mondial", a-t-il ajouté dans un discours aux accents souverainistes.

Le "seul objectif" des ces ONG, selon lui, "est la déstabilisation de la République démocratique du Congo pour servir sans entrave, au nom de pseudo-idéaux démocratiques, la demande étrangère en mal de cobalt, de coltan, de cuivre (...) et d'autres minerais stratégiques dont le monde a tant besoin pour assurer la transition énergétique".

Ces ONG n'étaient pas joignable dans l'immédiat pour commenter ces accusations.

La RDC s'est dotée en début d'année d'un nouveau code minier pour corriger les libéralités du précédent datant de 2002 jugé trop favorable aux investisseurs étrangers.

source: Belga