"Rapatrier trop vite des réfugiés en Syrie est dangereux"

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Belga
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L'ONG 11.11.11., active dans la collaboration au développement, met en garde dans un nouveau rapport intitulé "Long Road to Return" contre les risques que présente le fait de rapatrier trop tôt les réfugiés syriens séjournant au Liban. La situation en Syrie est loin d'être suffisamment sûre pour ces gens qui reviennent au pays, indique le rapport. Ces derniers mois, la pression augmente sensiblement sur les réfugiés syriens au Liban afin de les convaincre de rentrer chez eux. En juillet, la Russie a présenté un plan de grande envergure incluant le retour à court terme d'1,7 million de personnes. Moscou cherche à cet égard le soutien de l'Union européenne et exige aussi que l'UE mette sans discuter la main au portefeuille pour la reconstruction de la Syrie.

L'ONG 11.11.11. estime que les garanties de sécurité physiques et matérielles sont actuellement insuffisantes en Syrie pour y renvoyer des gens. Des millions de Syriens risquent ainsi d'être expropriés sur base d'une série de nouvelles lois, dont la fameuse Law No 10.

Dans le même temps, la situation des Syriens vivant dans des camps de réfugiés au Liban se dégrade de façon dramatique, alors que l'aide fournie par les donateurs se réduit (l'aide financière fournie au Liban par la Belgique a ainsi diminué de 52% entre 2015 et 2018).

Selon le rapport de 11.11.11, l'UE ne devrait prendre part au plan russe que s'il est garanti que les réfugiés puissent revenir volontairement et en toute sécurité. L'UE devrait aussi oeuvrer à améliorer la situation humanitaire des réfugiés syriens au Liban. Enfin, l'Union européenne et ses Etats membres devraient se montrer disposés à partager la charge en hébergeant plus de réfugiés en dehors du Liban.

"Rapatrier sans réfléchir et donner un chèque en blanc pour la reconstruction ne ferait que rajouter à l'instabilité et favoriserait l'arrivée d'un Etat islamique 2.0", conclut Bogdan Vanden Berghe de l'ONG 11.11.11.

Source: Belga