Jonas Gerkens, un skipper de la Route du Rhum qui vogue contre le plastique

Le skipper Jonas Gerkens s'est élancé ce dimanche pour la Route du Rhum. Il profite de sa course pour sensibiliser des écoliers au problème de la pollution au plastique.
par
Camille
Temps de lecture 2 min.

Qu'est-ce que le projet ‘En route moussaillon !' ?

«J'avais à cœur d'associer une cause à ma compétition. On a donc décidé, avec la fondation GoodPlanet Belgium, de lancer un concours pour des écoliers de 9 à 12 ans. ‘En route moussaillon !' a pour ambition de faire comprendre aux plus jeunes le lien entre les déchets et leur impact sur la mer et sa biodiversité. Ils participeront à des activités afin de bien cerner le problème, et construiront un objet flottant. Les gagnants viendront visiter le voilier.»

Les enfants sont réceptifs au problème de la pollution au plastique?

«La course au large est un bon moyen pour les intéresser. Il existe déjà des kits qui sont distribués aux enseignants afin qu'ils bordent avec les élèves des notions comme latitude et longitude, faune et flore marine… Nous avons développé un kit consacré au recyclage pour compléter cela. Il pose la question du cycle du plastique. Les élèves verront qu'un déchet plastique jeté dans la nature à Liège, par exemple, finit par se retrouver dans la Mer du Nord.»

Vous signalez également le besoin de revoir nos modes de production.

«Il est important de recycler, de nettoyer les plages… Mais cela doit aller avec une sensibilisation en amont afin d'avoir recours à moins de plastique. En sensibiliser les jeunes, nous sensibilisons les générations de demain. Mais nous souhaitons également passer un message à leurs parents, afin que les comportements changent dès maintenant.»

 

Comme marin, êtes-vous souvent confronté à la pollution au plastique?

«Malheureusement, de plus en plus fréquemment. Il y a du plastique partout au large. On vogue parfois au milieu de bancs de déchets. Une fois, j'ai même croisé… un frigo ! Les scientifiques estiment que d'ici 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans. C'est incroyable…»

Le monde marin vous émerveille toujours autant, malgré ces rencontres peu agréables?

«J'aime la nature, et en naviguant, je croise souvent des dauphins, parfois des baleines… Je ne me lasserai jamais de ces moments. Les dauphins, je les croise souvent. Ils sont joueurs, ils viennent d'eux-mêmes autour du bateau. C'est toujours un moment fantastique. Les baleines, en revanche, se font de plus en plus rares. C'est inquiétant.»