Dossier: Qu'est-ce que le syndrome de l'intestin irritable?

Il arrive à tout le monde d'avoir mal au ventre, mais 7 à 10% des Belges en souffrent plus souvent que la normale. Ils sont atteints de ce qu'on appelle «le syndrome de l'intestin irritable» (SII). Vous n'en avez encore jamais entendu parler? Il n'y a rien d'anormal à cela, car beaucoup de patients n'osent pas en parler.
par
Janne
Temps de lecture 3 min.

Le syndrome de l'intestin irritable – on utilise souvent aussi l'appellation anglaise «irritable bowel syndrome» (IBS) – est parfois aussi appelé dans le langage populaire «côlon spastique». Cette appellation n'est toutefois pas appropriée.

Quels en sont les symptômes?

Si vous souffrez du syndrome de l'intestin irritable, vous avez eu au cours de l'année au moins pendant 12 semaines des maux de ventre ou l'estomac noué. Les symptômes varient fortement d'une personne à l'autre. Certains patients ont une sensation de ballonnement dans l'abdomen ou un gros intestin sensible. Vous le remarquez quand vous exercez une pression sur votre ventre. Mais cela peut aller encore plus loin. D'autres personnes remarquent par exemple une différence aux W.-C. Elles doivent aller faire plus de trois fois par jour leur grosse commission ou alors moins de trois fois par semaine. Leurs selles peuvent aussi être très variables, de la diarrhée avec éventuellement des glaires, puis des selles extrêmement dures. Les flatulences sont encore un autre problème pour vous et votre entourage.

Les plaintes s'étendent parfois au-delà de la zone des intestins. LE SII peut être associé à des nausées, une digestion lente, des rots, de la fatigue et des plaintes lors de la miction. Dans quelques cas apparaissent aussi de l'anxiété, une dépression et du stress.

Tabou

Vous vous reconnaissez dans certaines de ces plaintes et elles durent régulièrement quelques semaines? Dans ce cas, vous souffrez peut-être vous aussi du syndrome de l'intestin irritable. Et il n'est pas étonnant que vous ne vous soyez jamais demandé si vous souffrez de cette maladie. Le SII n'est pas une maladie connue du grand public, même si elle touche 7 à 10% des Belges. C'est dû au fait que les gens n'aiment pas beaucoup parler de ce qui concerne leurs intestins. Seul un tiers des personnes ayant des plaintes tirerait la sonnette d'alarme et se rendrait chez son médecin. Les groupes les plus touchés sont les jeunes adultes, les femmes actives et les personnes atteintes d'un syndrome d'anxiété.

Pas dangereux

Le SII est une affection gênante, mais pas dangereuse. Ce syndrome n'est en aucun cas un signe avant-coureur d'un cancer colorectal ou de la maladie de Crohn. Il n'est pas possible de dépister la maladie par des tests, il faut donc se baser sur les symptômes.

Traitement

Il n'est malheureusement pas possible de guérir du SII, mais certaines actions soulagent les symptômes. Une première démarche consiste à adapter vos habitudes alimentaires, même si c'est dommage. Les légumes crus, comme les poivrons, les haricots et les oignons, sont difficiles à digérer et il vaut donc mieux les bannir de votre assiette. Buvez au moins deux litres d'eau par jour et évitez le café, le thé fort, les jus de fruits et l'alcool. C'est une bonne idée d'établir un régime alimentaire équilibré dans lequel vous mangez au moins trois fois par jour. Un diététicien pourra vous y aider.

Les probiotiques sont aussi efficaces chez les patients SII. Les probiotiques sont des bactéries «saines» qui équilibrent votre flore intestinale. Vous pouvez vous en procurer chez votre pharmacien. Prenez-les pendant plusieurs semaines pour que les effets s'en fassent sentir.