Wall Street recule face aux craintes sur l'Arabie saoudite et l'Italie

par
Belga
Temps de lecture 3 min.

La Bourse de New York a terminé en nette baisse jeudi, les investisseurs, déjà troublés par la montée des taux d'intérêt, faisant preuve d'un regain de fébrilité face aux inquiétudes sur les relations entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite et le budget italien. L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, a cédé 1,27% à 25.379,45 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a reculé de 2,06% à 7.485,14 points.

L'indice élargi S&P 500 a perdu 1,44% à 2.768,78 points.

"Le marché doit jongler avec tout un tas de facteurs en ce moment", a souligné Tom Cahill de Ventura Wealth Management.

Le dernier événement en date est l'annulation par le secrétaire américain au Trésor de sa participation au forum économique de Ryad en pleine affaire de la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

La décision de Steven Mnuchin "reflète l'idée que l'administration américaine est poussée à prendre une position plus dure à l'encontre de l'Arabie saoudite", une attitude "qui pourrait déclencher des mesures de représailles", a relevé Karl Haeling de LBBW.

Or "si la situation tourne vraiment à l'aigre, l'Arabie saoudite pourrait revendre les bons du Trésor américains qu'elle possède, les entreprises américaines pourraient perdre des opportunités, Ryad pourrait décider d'annuler des contrats passés avec Boeing par exemple", a-t-il énuméré.

Les acteurs du marché ont aussi été ébranlés par des commentaires du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, sur l'importance de respecter les règles budgétaires en vigueur.

Même s'il n'a pas directement nommé l'Italie, M. Draghi "a avivé les inquiétudes sur la trajectoire du budget" présenté par Rome, a estimé M. Cahill.

La Commission européenne a aussi dans une lettre adressée à Rome dénoncé le dérapage budgétaire "sans précédent dans l'histoire du Pacte de stabilité et de croissance" et réclamé des "clarifications".

Les investisseurs continuent par ailleurs à s'ajuster à la politique monétaire de la Banque centrale américaine (Fed), qui a réaffirmé récemment son intention de poursuivre la remontée en cours des taux d'intérêt.

Les courtiers de Wall Street, qui ont largement profité des taux bas de la Fed ces dernières années, redoutent de voir cette manne s'estomper.

Ils craignent également de voir la montée des taux dissuader les particuliers et les entreprises d'emprunter pour acheter des maisons, des biens de consommations ou investir dans des équipements, et ainsi freiner la croissance.

Certains observateurs pensaient que l'arrivée de la saison des résultats allait reléguer au second plan les craintes liées à la politique monétaire ou aux relations des Etats-Unis avec ses principaux partenaires commerciaux.

Or "même les résultats époustouflants de Netflix (dévoilés mardi soir) n'ont pas suffi à faire grimper son titre durablement", a souligné M. Cahill. "Le fait que le marché ne réagisse pas plus positivement aux bonnes nouvelles montre bien que les investisseurs sont actuellement sur la défensive."

source: Belga