Les syndicats enseignants plutôt positifs sur la réforme de la formation des professeurs

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Belga
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Les syndicats enseignants se sont dits satisfaits jeudi du projet de décret qui doit réformer la formation des professeurs en Fédération Wallonie-Bruxelles. Ils restent toutefois prudents quant à sa soutenabilité d'un point de vue financier et demandent que la revalorisation barémique soit également accessible aux enseignants déjà en place. Les syndicats francophones des enseignants (CSC, CGSP et Setca) sont unanimes: la réforme de la formation initiale des enseignants, qui doit porter de trois à quatre ans le cursus de tous les instituteurs et régents, va dans le bon sens.

"C'est une réforme absolument positive car on va pouvoir combler un certain nombre de carences chez les enseignants, tant universitaires que provenant des hautes écoles", a réagi la permanente communautaire pour l'enseignement supérieur au Setca, Sophie Goldmann.

"La formation sera clairement améliorée. Il ne s'agit pas seulement d'une année en plus. C'est tout le cursus qui va être complètement revu avec comme corollaire que les enseignants seront mieux formés", affirme de son côté Joseph Thonon, président communautaire de la CGSP-Enseignement. "Le passage en quatre ans va donner plus de poids à la profession et par là participer à sa revalorisation. Je pense que ça va permettre d'attirer davantage de jeunes et peut-être faire partie des solutions à la pénurie de profs", poursuit-il.

Les syndicats restent toutefois vigilants quant à la soutenabilité budgétaire de la réforme et insistent pour que la revalorisation barémique, qui devrait découler de l'allongement de la formation, soit accessible à tous. "Seul petit bémol de la réforme: la revalorisation barémique doit aussi être accessible aux enseignants qui sont déjà en place, moyennant formation", soutient la permanente Setca, suivie sur ce point par la CGSP-Enseignement et la CSC-Enseignement.

Le syndicat chrétien relève par ailleurs un autre point d'achoppement du projet de réforme. "On fait face à une pénurie de professeurs. Tout le monde s'accorde pour dire qu'une revalorisation est nécessaire. Or l'article 96 du décret sur la réforme, qui n'était pas présent dans la version que nous avons négociée en juillet 2017, n'est en l'espèce pas acceptable à nos yeux. Cet article prévoit que les titulaires d'un master de 5 ans doivent attendre trois ans pour accéder au barème 501 alors qu'à présent, ils y ont accès dès la première année", remarque Eugène Ernst, secrétaire général de la CSC-Enseignement. "L'enseignement est un véritable enjeu de société. Si l'on veut revaloriser la profession, il faut être à la hauteur des enjeux", conclut-il.

Le barème qui correspondra à l'allongement des études devrait être négocié lors d'un prochain accord sectoriel. Aucun calendrier n'a encore été fixé, selon les syndicats.

Source: Belga