Une youtubeuse chinoise en prison pour avoir "manqué de respect" à l'hymne national

Une jeune Chinoise star de l'internet a été condamnée à cinq jours de prison pour avoir entonné les premières paroles de l'hymne national, une entorse à la loi qui peut désormais valoir trois ans derrière les barreaux.
par
ThomasW
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"Debout, peuple qui ne veut plus être esclave", a risqué sourire aux lèvres Yang Kaili, 21 ans, reprenant les tout premiers mots de l'hymne national chinois devant la caméra de son ordinateur, tout en imitant les gestes --plutôt désordonnés-- d'un chef d'orchestre.

Cinq jours en prison

Cette brève séquence, diffusée le 7 octobre sur le site Huya, spécialisé dans les vidéos en direct, a valu samedi à son auteure cinq jours de détention administrative et le blocage de son compte, dont toutes les vidéos ont été retirées.

La jeune femme, qui a interprété "La marche des volontaires" avec des bois de cerf sur la tête, est l'une des très nombreuses stars qui hantent l'internet chinois en diffusant des vidéos d'elles-mêmes en train de chanter, de raconter leur vie... ou de ne rien faire. Sa célébrité lui a valu d'être invitée en août dernier sur le plateau de la chaîne de télévision nationale CCTV.

Obligée de faire des excuses publiques

Elle a dû cette fois adresser une lettre d'excuses à ses 1,1 million d'admirateurs. "L'hymne national est un chant solennel et je n'aurais pas dû le chanter depuis une chambre de vidéo en direct", a-t-elle écrit sur le réseau social Weibo.

"Je vais arrêter mes activités de vidéo en direct, me rectifier, tirer les amères leçons de cette affaire, réfléchir sur moi-même et accepter pleinement d'être rééduquée en matière d'idéologie politique et de patriotisme", a ajouté Mme Yang.

Le parlement chinois a voté l'an dernier une loi punissant de trois ans de prison l'insulte à l'hymne national.