Le Fairtrade s'installe dans l'entreprise

De plus en plus d'entreprises se soucient de la durabilité. Pour les encourager à adopter des pratiques plus durables, l'organisation qui chapote le commerce équitable en Belgique a lancé Fairtrade at work.
par
Marketing
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Il s'agit autant de soigner l'image qu'elles renvoient, la perception que les collaborateurs ont de leur employeur que de contribuer à l'émergence d'un modèle durable. Plusieurs grandes sociétés actives en Belgique ont récemment décidé de rejoindre l'initiative Fairtrade at work, qui incite les entreprises à se fournir en produits labélisés équitables.

De grandes sociétés ont ainsi modifié leurs pratiques d'achats. Le VDAB, Proximus, Thon Hotel, KBC, Axa, l'agence de voyage Joker… ont franchi le pas.

«?On est satisfaits de cette évolution?», souligne Mathile Defraeije, de Fairtrade Belgium. «?Ce sont de grosses entreprises, qui ont une consommation importante. Quand une société comme Proximus décide que tout le café consommé par ses collaborateurs sera équitable, il y a un impact réel sur la quantité de café équitable vendu, et donc sur les conditions de vie des travailleurs des pays producteurs.?»

Comment lancer la démarche??

Concrètement, une société qui s'engage dans la démarche va passer au crible ses achats pour voir comment modifier ses pratiques. Fairtrade Belgium se propose d'ailleurs de les accompagner afin de les aider. «?Quand toute l'entreprise est passée au commerce équitable, du sucre de la cuisine à la machine à café Nespresso du patron, on lui remet un award pour la féliciter?», explique l'organisation.

Le plus compliqué est souvent de lancer la démarche. Un employé, ou un des syndicats, doit prendre l'initiative de contacter le service en charge des achats, ou bien directement l'employeur dans le cas d'une petite société. «?Ensuite, la personne responsable des achats n'a qu'à en toucher un mot à ses fournisseurs. En général, ils proposent une gamme Fairtrade qui est tout à fait accessible financièrement?», souligne Matilde Defraeije.

Dans les entreprises dotées d'une politique de Corporate Social Responsability, la personne responsable de cette question est souvent la plus à même de faire évoluer les choix d'achat. C'est via cette politique que le VDAB a franchi le pas. «?On souhaitait adapter notre politique de responsabilité sociétale en fonction des objectif de développement durable de l'Onu. La piste du commerce équitable s'est imposée très naturellement?», souligne Fons Leroy, le porte-parole de l'organisation.

Il note que la transition a été facile, et très bien accueillie par les employés. «?Ils sont nombreux à déjà avoir des engagements sociétaux à titre individuel, et c'est donc une source de satisfaction pour eux de voir leur organisation suivre une telle démarche?», souligne-t-il. Il assure également que ce changement n'engendre pas de surcoût pour le VDAB. C'est même un très bon investissement, dans la mesure où «?cette initiative génère un engagement encore plus fort de la part des agents du VDAB?».

Généraliser le Fairtrade

L'impact d'un tel changement est fort du fait des volumes que représentent les achats des entreprises. Avec ses 6.000 employés à fournir en thé, café, sucre, et autres, le VDAB a une certaine influence sur le marché. Et il ne faut pas négliger l'impact que peut avoir un exemple. «?On espère aussi que le fait de voir leur entreprise passer à des produits équitables va inciter les employés à faire de même une fois rentrés à la maison?», conclut Matilde Defraeije.

(cg)